Ainsi le compte administratif 2020. Selon les élus, le déficit n’est que de 29,6 millions d’euros. Pour la Chambre, le déficit approche en réalité les 66 millions d’euros, soit plus du double.
Et le déni est encore plus flagrant pour le budget primitif 2021. - 54,1 millions pour les élus, -84 millions d’euros pour la Chambre.
Bref, à l’instar de Pointe-à-Pitre, la Communauté d’Agglomération Grand Sud Caraïbe est virtuellement en faillite.
Les causes de cette situation
La Chambre en distingue trois principalement :
La gestion de l’eau, tout d’abord. Gestion inexistante. L’augmentation de la redevance, recommandée par la chambre depuis 2019, n’a jamais été appliquée. Et le taux de recouvrement des factures, quand elles étaient émises, était très faible, à peine 50%.
Gestion encore, mais cette fois, il s’agit d’anciennes factures non acquittées. Les seuls intérêts moratoires dépassent 3,7 millions d’euros.
Gestion toujours, les dépenses de personnel ont augmenté de 2,5 millions d’euros en un an.
Un retour à l'équilibre qui reste programmé pour le 31 décembre 2024
Depuis 2019, la Communauté d’agglo était pourtant censé suivre une trajectoire devant lui permettre un retour à l’équilibre au plus tard le 31 décembre 2024.
Censé. La réalité est tout autre, car les élus ont souvent une lecture très partielle des recommandations de la CRC surtout quand cette dernière préconise des mesures forcément impopulaires comme des augmentations d’impôts et de taxes.
A cela vient s’ajouter aujourd’hui une difficulté supplémentaire : le transfert des budgets eau et assainissement au Syndicat Mixte de gestion depuis le 1er septembre dernier.
Faute d’avoir appliqué le principe qui veut que l’eau paye l’eau, la communauté d’agglomération se retrouve aujourd’hui avec une montagne de dettes, près de 75 millions d’euros, et sans aucune recette pour y faire face.
L’avenir s’annonce donc peu réjouissant pour les contribuables du Sud Basse-Terre qui découvrent aujourd’hui l’héritage laissé par Lucette Michaux Chevry et Joël Beaugendre.