Les magistrats soulignent en premier lieu de graves irrégularités dans la gouvernance. A commencer par la composition du Conseil d‘administration, qui ne compte aucun représentant du personnel et qui de plus ne respecte pas les critères de parité. A cela s’ajoute l’absence d’un comité scientifique et d’un comité économique et social.
Autant de vacances qui ont laissé le champ libre à l’ex directrice générale, Laurella Rincon, qui s’était arrogé, ou peu s’en faut, les pleins pouvoirs.
De quoi expliquer sa rémunération, très largement supérieure à son grade de conservatrice du patrimoine de 5ème échelon.
De quoi expliquer ses frais de taxis pour des déplacements entre son domicile et son lieu de travail, au total près de 85 000 euros.
Coté financier, c’est la gabegie la plus totale. Officiellement, le Macte affiche en 2022 un résultat cumulé excédentaire de 5,4 millions d’euros. Après vérification par les magistrats, c’est tout l’inverse : le déficit dépasse en réalité les 2,5 millions d’euros.
Les recettes d’exploitation ne représentent que 6 % de ses recettes totales. La tarification de la billetterie se fait à la tête du client et la régie présente de graves risques de détournements de fonds. Et cerise sur le gâteau, le Macte a oublié de percevoir le loyer du local occupé par le restaurant "L’intemporelle", à raison de 1 500 euros par mois.
Les magistrats de la Chambre régionale des comptes abordent également le volet social de l’établissement, un chapitre potentiellement explosif
L’histoire récente du Macte est émaillée d’une succession de conflits de toutes sortes. Conflit entre le conseil d’administration et l’ex directrice générale, conflit entre le comptable public et le conseil régional et enfin conflit entre l’ex directrice générale et une partie des salariés.
11 d’entre eux ont exercé leur droit de retrait à deux reprises, entraînant la fermeture de l’établissement pendant 8 mois en 2021. Or le 16 mars dernier, le tribunal administratif a jugé que ce droit de retrait peut être considéré comme un abandon de poste.
De fait, les magistrats de la Chambre Régionale des Comptes considèrent que le Macte est aujourd’hui parfaitement fondé à cesser de rémunérer les agents concernés, à poursuivre les procédures de licenciements à leur encontre et à obtenir le remboursement des salaires indus, soit la somme totale de 605 000 euros.
Le rapport de la Chambre régionale des Comptes :