La Cimade alerte sur le danger de nouvelles expulsions vers Haïti menées par les préfectures de Guadeloupe et de Guyane

Des membres armés du gang G9 montent la garde à leur barrage routier à Port-au-Prince, Haïti, lundi 11 mars 2024.
Ce mois de septembre semble avoir été marqué par de nouvelles expulsions vers Haïti, selon l'association "La Cimade". Si une personne a vu son expulsion suspendue par la Cour européenne des droits de l’Homme saisie en urgence, cinq autres auraient été embarquées et expulsées à destination de la capitale haïtienne, Port-au-Prince, depuis la Guyane et la Guadeloupe. Malgré une situation toujours aussi critique pour la population, en Haïti.

Compte-tenu de la situation de violence aggravée qui règne en Haïti depuis plusieurs mois et le nombre de personnes déplacées dans les camps de réfugiés, les organisations internationales, appellent à l’arrêt des expulsions vers Haïti. La jurisprudence de la Cour Européenne des Droits de l'Homme (CEDH) et de la Cour Nationale du Droit d'Asile (CNDA) récente va également dans ce sens. C'est pourquoi, l'association la Cimade alerte aujourd'hui sur de nouvelles expulsions qui auraient été menées par les préfectures de Guadeloupe et de Guyane en septembre. 

Le cas de "Monsieur B"

Elle cite notamment le cas de "Monsieur B", ressortissant haïtien, enfermé au Centre de rétention administrative (CRA) de Guyane depuis le 23 août 2024. Il aurait été empêche in extremis d'être expulsé vers Haïti via la Guadeloupe, par une décision de la Cour Européenne des Droits de l'Homme, alors qu'il était déjà sur le tarmac à destination de Port-au-Prince. Il a finalement été ramené au CRA de Guadeloupe puis le lendemain en Guyane.

Selon les informations transmises par un membre de la famille de Monsieur B, résidant en Guadeloupe et s’étant déplacé à l’aéroport de Pointe à Pitre, il semblerait que cinq autres personnes haïtiennes, résidant à Saint-Martin et en Guadeloupe, aient embarqué sur ce vol pour être expulsées. Selon ses dires, elles étaient toutes assignées à résidence.

La Cimade

"Combien sont-elles, chaque semaine, à être embarquées de force sur ces vols ?" interroge l'association pour qui ces ressortissants sont expulsés au péril de leur vie, dans un contexte de violences des gangs toujours aussi critique en Haïti, et contre l'avis des organisations internationales.