Le 17 mars dernier, le préfet de la Guadeloupe a présenté son plan d’actions interministériel pour la jeunesse.
A LIRE AUSSI : Les 65 mesures du plan interministériel pour la jeunesse dévoilées par la préfecture
Cette démarche est saluée par la Fédération des très petites entreprises de Guadeloupe (FTPE). Pour autant, ses membres ne sont pas totalement en phase avec les propositions faites, par l’Etat, localement, fruits d’un énième processus.
Ce plan interministériel est basé sur la gestion de la précarité. La Guadeloupe est trop riche pour que nous puissions accepter cela : qu’on ne puisse pas axer la jeunesse sur le développement économique de la Guadeloupe, à travers son potentiel.
Alan Nagam, président de la Fédération des très petites entreprises de Guadeloupe (FTPE).
La FTPE regrette que l’emploi public soit mis davantage en avant, que les emplois productifs durables, dans le projet des autorités.
Nous attendons une chose : que le président Chalus [NDLR : du Conseil régional] dépose sur le bureau du gouvernement le projet GEO, pour la production d’hydrogène, de gaz et d’ammoniac ; 15.000 emplois possibles, de haute technologie. Un moteur de croissance, pour l’émergence économique de la Guadeloupe.
Alan Nagam, président de la Fédération des très petites entreprises de Guadeloupe (FTPE).
Alan Nagam fait référence à un projet de plateforme offshore, basée à Port-Louis et de la possibilité d’installer des éoliennes au large de la commune d’Anse-Bertrand.
Il s’insurge contre le fait que le Gouvernement développe actuellement 52 projets éoliens, au national, tous basés en méditerranée ; l’Outre-mer, qui confère à la France sa puissance maritime, est oubliée dans ce programme, financé par Bruxelles, à hauteur de 100 milliards d’euros.
Pour la Fédération, l’Etat met en œuvre des "actions poudre aux yeux", donc inefficaces et qui ne mettent pas à profit le potentiel local.
Il faut que la France considère les territoires d’Outre-mer. Nous considérer dans ce que nous sommes, dans ce que nous avons, pour justement alimenter l’industrie de la France.
Alan Nagam, président de la Fédération des très petites entreprises de Guadeloupe (FTPE).
Par ailleurs, les Très petites entreprises de Guadeloupe dénoncent le fait que les élus locaux ne se saisissent pas des sujets concernant le développement et l’émergence économiques de la Guadeloupe, selon elles.
Il faudrait qu’ils prennent en compte la capacité de la Guadeloupe, à développer le territoire Alan
Nagam, président de la Fédération des très petites entreprises de Guadeloupe (FTPE).
La FTPE organisera, les 6 et 7 mai prochains, une rencontre des acteurs économiques et sociaux autour du thème "Vision, orientation perspectives économiques".
Son président, qui rappelle qu’il a déjà présenté son projet "Former, produire, transformer, packager, commercialiser, distribuer", précise qu’il ne s’agit pas d’une grand-messe de plus.
Pas du tout, parce que, là, justement, nous allons parler de faits concrets. C’est-à-dire que nous allons reprendre un vrai plan jeune, qui sera axé sur le potentiel de développement de la Guadeloupe (…). On ne peut pas accepter aujourd’hui que nous puissions consommer 90% de volailles importées, 88% de bœuf venant de l’extérieur. Et aujourd’hui, on me dit que l’Ukraine est en guerre, on ne peut même pas manger ! Mais c’est inadmissible ! Nous sommes une terre agricole ! (…) Nous avons, en Guadeloupe, dans la biodiversité végétale, animale et marine, nous avons toute la capacité de nourrir la France !
Alan Nagam, président de la Fédération des très petites entreprises de Guadeloupe (FTPE).
Alan Nagam était l'invité de la chronique radio "La Grande Interview" de Claude Danican, lundi 4 avril 2022. Une émission à (ré)écouter ici :
Alan Nagam, invité de "La Grande Interview", interviewé par Claude Danican - 04/04.2022.