La Guadeloupe de plain-pied dans la dynamique alarmante du déclin de la biodiversité mondiale

Projet Biodiversité animal de la Guadeloupe - École maternelle de Blanchet Gourbeyre
L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature vient de rendre public sa réévaluation des espèces menacées dans le cadre de son congrès mondial qui se tient à Marseille jusqu'à samedi ; sa fameuse liste rouge. Certains scientifiques n’hésitent plus à parler de 6ème extinction massive.

La biodiversité locale, l’une des plus riches de la planète, subit de plein fouet cette dégradation. Rien et personne n’est épargné. La faune, les récifs coralliens, les mangroves et les herbiers ou encore les forêts. Tous ces écosystèmes sont rognés du seul fait de l’activité humaine. Une tuerie de masse entamée au cours de la seconde moitié du vingtième siècle et qui suit depuis le début du 21ème siècle une cinétique à faire pâlir n’importe quel épidémiologiste.   

On estime qu’actuellement une espèce sur trois présente sur notre territoire est « menacée ». Une qualification qui va selon l’UICN de la "vulnérabilité" au "danger critique". Et cette menace pèse à tous les niveaux de la biodiversité. La diversité des écosystèmes, la diversité des espèces et la diversité génétique.

Cette situation est d’autant plus préoccupante que bon nombre d’espèces sont endémiques de la Guadeloupe. On ne les trouve nulle part ailleurs et leur disparition signerait donc leur extinction, à l’instar des perroquets de Guadeloupe rayés définitivement de l’arbre taxonomique.   

Une nouvelle liste rouge sur la situation des espèces locales

Le diable se cache dans les détails en l’occurrence ici de toutes petites grenouilles.    

L’hylode de Pinchon et l’hylode de Barlagne : deux minuscules batraciens endémiques de la Guadeloupe dont la situation continue de se dégrader ; leur statut est passé de « vulnérable » à « en danger ».

Statut qui concerne également le Gecko des Saintes, l’Anolis de Petite Terre ou encore la chauve-souris à grands yeux de Guadeloupe. Sa cousine la grosse chauve-souris brune est, elle aussi, toujours gravement menacée d’extinction tout comme la couleuvre « péyi » ou encore le Mabouya de Marie- Galante.

L’Iguane Délicatissima reste lui en "danger critique".

En mer la situation n’est guère plus réjouissante. Si la couverture corallienne stagne, selon les derniers rapports, il est important de rappeler qu’elle a tout de même diminué de 80% depuis la fin de la seconde moitié du 20ème siècle. L’un des facteurs qui pourrait expliquer également l’une des situations dramatiques mises en lumière à travers cette dernière version de la liste rouge. Celle des requins et des raies ; près de quatre sur dix sont désormais menacés d’extinction.

La Guadeloupe et les Antilles particulièrement concernées

Océane Beaufort est chef de projet et coordinatrice du réseau requin des Antilles Françaises. Très impliquée dans ce domaine, mais aussi dans les actions pégogiques pour sensibiliser grands et petits à la protection des espèces («Pwoteksyon Rèkin Karib»), son analyse sur la situation est catégorique et sans équivoque.

Océane Beaufort chef de projet et coordinatrice du réseau requin des Antilles Françaises

Note sur l’état mondial des populations de requins et de raies

 

Cliquez ici pour voir l'ensemble du projet pédagogique des élèves de l'école maternelle de Blanchet Gourbeyre

Voir :

Comité eau et biodiversité

- La liste rouge dressée par l'IUCN 

le cas particulier des espèces végétales menacées en Guadeloupe

Lien pour le congrès de l’UICN

Voir aussi 

une récente publication d’un livre jeunesse sur les dangers qui pèsent sur la flore locale