La Guadeloupe également touchée par l'épidémie de grippe

La Guadeloupe n’est pas en phase épidémique, mais la situation pourrait évoluer rapidement selon Santé publique France (décembre 2022).
L'épidémie de grippe, précoce cette année en France, a encore accéléré ces derniers jours tandis que, chez les nourrissons, celle de bronchiolite confirme son ralentissement tout en restant à un niveau élevé. La Guadeloupe est désormais en phase épidémique depuis la semaine du 12au 18 décembre 2022, indique Santé publique France.

"L'intensification de la circulation des virus grippaux dans l'ensemble des régions hexagonales se poursuit", a noté Santé publique France dans un bilan hebdomadaire sur la semaine dernière.

L'épidémie de grippe, qui frappe actuellement toute les régions de l'Hexagone et la majeure partie de l'outremer, après avoir gagné la Guadeloupe et la Guyane, est précoce cette année.

Des indicateurs élevés en ville et en hausse à l’hôpital en Guadeloupe

La Guadeloupe a connu une période de recrudescence inhabituelle de grippe entre mai et juillet 2022 puis à nouveau une hausse des consultations en ville à partir de fin septembre se maintenant à des niveaux élevés par rapport aux mois précédents.
Du 28 novembre au 4 décembre, le nombre de consultations hebdomadaires estimées pour syndrome grippal en médecine de ville était en diminution avec environ 245 consultations estimées sur l’archipel. Avant de voir une augmentation des cas, ces derniers jours. 

Ainsi, l’activité pour grippe/syndrome grippal était en augmentation du 12 au 18 décembre 2022 (5,7/1 000 passages vs 1 ,8/1 000 du 4 au 11 décembre). Le nombre de cas de syndromes grippaux en ville était en augmentation, il y a deux semaines et se maintient à des niveaux élevés depuis plusieurs. Le taux de positivé était à la hausse. Un cas grave a été hospitalisé en réanimation.

Les indicateurs élevés en ville et en hausse à l’hôpital depuis plusieurs semaines consécutives justifient le passage en phase épidémique de la Guadeloupe.

Ce "début précoce expose à une épidémie de grande amplitude, avec un pic attendu fin décembre", a résumé le Covars, héritier du Conseil scientifique --qui gérait l'épidémie de Covid--, dans un avis publié lundi sur la triple épidémie grippe/bronchiolite/Covid.

Le Covid justement, qui connaît actuellement une nouvelle vague même si celle-ci est en train de ralentir, complique la donne des services de santé face à la grippe.
D'autant qu'une épidémie de bronchiolite frappe depuis des semaines les nourrissons à un niveau sans précédent depuis une dizaine d'année.
Certes, les nouveaux cas de bronchiolite ralentissent ces dernières semaines et le pic semble donc passé. Mais l'épidémie se poursuit tout de même "à un niveau élevé", souligne Santé publique France.

Si l'épidémie de bronchiolite paraît en décroissance chez les nourrissons, "il faut être prudents" car, dans un deuxième temps, "les personnes âgées et fragiles peuvent être atteintes" eux aussi, avec un risque non négligeable de mortalité, a prévenu le virologue Bruno Lina lundi, lors d'une conférence de presse du Covars.

Dans ce contexte d'épidémies multiples, les autorités sanitaires appellent, une nouvelle fois, les personnes à risque --notamment les plus âgés-- à se faire vacciner contre la grippe et le Covid, alors que les campagnes de vaccination restent cette année à la traîne.

La Première ministre, Elisabeth Borne, a elle-même lancé un tel appel cette semaine, prévenant que la situation des hôpitaux serait "encore plus tendue" avec les fêtes de fin d'année.