La Guadeloupe, un archipel inégalement connecté

La perspective de rentrée scolaire, qui sera en partie en « distanciel » et pour une durée encore incertaine, laisse planer le spectre de la rupture éducative dans certains foyers. Ceux situés dans des zones encore pas ou mal desservies par le Bon Haut Débit (BHD) ou le Très Haut Débit (THD).

Partons du principe qu'une couverture en "Bon haut débit"ou "Très haut débit", est une condition essentielle pour un accès efficient à ces cours en distanciel. On estime que 20% des foyers guadeloupéens sont en rupture numérique, c'est-à-dire sans possibilité d’accès à ces niveaux de débits.
Théoriquement une simple connexion DSL en cuivre avec un débit d'au moins 2mgb/seconde, permet de suivre ces cours dispensés dans les nouveaux espaces éducatifs numériques. Seulement dans la pratique la bande passante est souvent sollicitées simultatnément au sein du foyer. Un débat de réception de 30 mgb/seconde devient alors nécessaire pour la stabilité de la connexion, on bascule dans le "Très haut débit". 

L'offre de "Très haut débit" se décline en Guadeloupe essentiellement à travers le déploiement de la fibre.

Deux acteurs sont sur le coup 

D’abord le fournisseur d’accès Orange qui à la charge de 16 communes : 3 dans le cadre d’un AMII, un Appel  à Manifestation d’Intention d’Investissement. Il s’agit de Basse-Terre, Petit Bourg et Pointe à Pitre. Au 31 Août, 95% de l’objectif était atteint à Basse-Terre et Petit Bourg et 77% à Pointe à Pitre. Pour les 13 autres communes, l’opérateur fournisseur affiche un taux de déploiement de 20% sur les 42 000 prises que ce périmètre compte.

L’autre acteur, c’est la  Région Guadeloupe.  Elle a la charge, à travers un RIP, un Réseau d’Initiative Publique, de 15 communes.
Pour cela, elle a signé une délégation de service public avec un groupement d’entreprises : SFR à travers une société XP Fibre, Dauphin télécom et la SEMAG.

Sainte Anne pour sa part a déployé son réseau personnel en 2017.

Interrogée par nos soins, la collectivité concède un retard dans le déploiement, essentiellement justifié par la pandémie.
Au dernier point de situation, sur les 66 000 prises sur lesquelles elle s’est engagée, 14 000 seront raccordées à la fin de cette année, ce qui correspond à 20% de son objectif.

De fait, sur les 200 000 prises pour fibrer 100% du territoire, selon les derniers chiffres donnés, un peu plus de la moitié de l'objectif est réalisé.

Sur cette première carte, ci-dessous accessible ici, l’état des lieux de la connectivité fixe du territoire à des débits d’au moins 0.5Mbits/s

Sur cette nouvelle carte l’état des lieux de la connectivité fixe du territoire à des débits d’au moins 8Mbits/s

Enfin sur cette dernière carte l’état des lieux de la connectivité fixe du territoire à des débits d’au moins 30 Mbits/s.

L'équipement dans les établissements scolaires

100% des lycées publics et privés de l'Archipel sont fibrés, à l'exception du lycée Hyacinthe Bastaraud à Grand-Bourg, "Une simple question de temps" selon ce qui nous a été répondu.

Dans les 42 collèges la connectivité est satisfaisantes dans une première moitié. L'autre est plus aléatoire. Enfin dans 10% des établissements, "elle est vraiment problématique", selon les propres termes des responsables numériques du rectorat. 

Des proportions qui prennent encore plus d'ampleur pour les établissements scolaires du primaire : un tiers a une connectivité satisfaisante. Pour les deux autres tiers, elle est plus aléatoire et même problématique dans 10% des cas.

Enfin, le rectorat affirme que l'espace d'apprentissage numérique "ma classe virtuelle" développée par le CNED est plus robuste et plus facile d'accès, notamment pour les enseignants, par rapport au premier confinement et les espaces numériques de travail, les fameux ENT, pour les premier et second degrés, offrent toujours un bouquet de services numériques gratuits et sécurisés.