La malnutrition aiguë menace la vie de plus de 100.000 enfants, en Haïti

Des enfants malnutris se reposent dans un centre de stabilisation de la malnutrition, au centre hospitalier Fontaine, dans la région de Cité Soleil, à Port-au-Prince, Haïti - 23/01/2023.
C’est l’UNICEF qui tire la sonnette d’alarme. Le Fonds des Nations unies pour l'enfance parle de 115.600 enfants qui vont souffrir de malnutrition aiguë sévère, en 2023. C’est 30% de plus que l’année précédente. Il faut des fonds, pour inverser cette tendance.

Les conséquences de la violence des gangs sont plurielles, en Haïti. Tout le pays en est la proie ; la capitale Port-au-Prince et sa périphérie, en particulier. Et l’ensemble de la population en est victime, à commencer par les plus jeunes.

Dans cette situation, la malnutrition aiguë sévère chez les enfants a augmenté de 30% en un an, a déploré la semaine dernière le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (Unicef), qui estime que la vie de plus 100.000 enfants est ainsi menacée.

La violence armée a augmenté le nombre d'enfants en Haïti souffrant de malnutrition aiguë sévère, également appelée émaciation sévère, qui a grimpé en flèche de 30% dans le pays par rapport à 2022

Unicef – 11/05/2023.

L'Unicef estime que 115.600 enfants vont souffrir, en 2023, de cette forme de dénutrition la plus mortelle, qui représente l'une des principales menaces pour la survie des enfants ; ils étaient 87.500 en 2022. Les enfants de Port-au-Prince sont les plus touchés.

En Haïti, de plus en plus de mères et de pères n'ont plus les moyens d'apporter soins et alimentation appropriés à leurs enfants, et les parents ne peuvent pas les emmener dans les centres de santé en raison de l'augmentation terrible des violences des groupes armés (...) Combiné avec l'épidémie de choléra en cours, de plus en plus d'enfants souffrent d'émaciation sévère plus rapidement et vont mourir si des mesures urgentes ne sont pas prises.

Bruno Maes, responsable de l'Unicef en Haïti

Depuis la résurgence du choléra dans le pays, en octobre dernier, plus de 41.000 cas suspects ont été enregistrés, dont près de la moitié chez des enfants de moins de 14 ans, selon le communiqué.

Dans ce contexte, l'Unicef a un "besoin urgent" de 17 millions de dollars pour détecter les cas de malnutrition aiguë sévère et apporter aux enfants victimes les soins et l'alimentation nécessaires.

Dans le cas contraire, le pays doit se préparer à une catastrophe.

La situation pourrait encore s'aggraver entre maintenant et octobre (...). Un manque de financement pourrait mettre en danger les vies de plus de 100.000 enfants qui risquent une mort immédiate.

Unicef – 11/05/2023.

Près d'un enfant sur quatre dans le pays souffre, d'autre part, de malnutrition chronique, avec des conséquences physiques et cognitives à long-terme, a indiqué le communiqué.