La nécessité de ramasser les déchets, sources d'insalubrité, mais munitions pour les barrages

Déchets éparpillés sur la voie publique, au rond-point de Saint-Félix, au Gosier
Le ramassage des ordures devient une nécessité, pour les collectivités de Guadeloupe. Les déchets, qui s’amoncellent un peu partout, servent à ériger les barrages. Mais les entreprises chargées de leur retrait subissent aussi les blocages routiers.

Ramasser les ordures ménagères est devenu une priorité, pour les communautés d’agglomération de la Grande-Terre et de la Basse-Terre. Ce, pour des raisons d’hygiène, bien sûr, mais aussi parce que les déchets et encombrants servent à ériger les barrages routiers et à alimenter les feux de poubelles. Ces mêmes barrages qui empêchent les différents prestataires d’effectuer correctement leur travail de retrait.

Les collectes ont quand même repris, progressivement, depuis mercredi, voire jeudi, selon les zones du territoire. Pour cela, les collectivités ont dû prendre des mesures.

La Riviera du Levant

L’une des mesures, prises notamment au sein de la communauté d'agglomération La Riviera du Levant (CARL), est d’abord de réaliser la collecte d’ordures ménagères, en journée et non en soirée, ni même la nuit.
La CARL demande, par exemple, à sa population de ne pas sortir les poubelles avant 7h du matin et de les rentrer le soir.
Selon le président, Cédric Cornet, la communauté d'agglomération "reprend en main son territoire, petit à petit". "Le ramassage est assuré partout, où ce n’est pas bloqué", a-t-il ajouté.

Nettoyage dans le bourg de Sainte-Anne, par les agents de la ville


Cap excellence

A Cap Excellence, les jours et les heures de collecte n’ont pas été modifiés, mais il est demandé aux usagers de rentrer leurs poubelles, dès le passage des éboueurs.
Ces prestataires sont, par ailleurs, exposés aux exactions des manifestants. Un agent de la société "Karugomme", par exemple, a été agressé, hier matin, lors de sa tournée, aux Abymes. 

Entrée de la rue Frebault, à Pointe-à-Pitre


Dans le Nord Grande-Terre

C’est pour éviter ce type d’incident, que le président de la communauté d'agglomération du Nord Grande-Terre (CANGT), Jean Bardail, a parfois dû faire appel aux forces de l’ordre, pour accompagner les agents en charge de la collecte de déchets, notamment sur les points dits sensibles, comme les Etablissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) ou les cliniques, où la collecte ne peut attendre.
Autre mesure : le président de la CANGT a décidé de fermer ses deux déchèteries, de Morne-à-l’Eau et du Moule. 

Le barrage de Marieulle, à Morne-à-l’Eau, bloque tout le Nord Grande-Terre. Les agents ne peuvent se plus se rendre sur leur lieu de travail : soit ils n’ont pas pu faire le plein d’essence, soit leur lieu de travail est inaccessible.

Dans ces circonstances, Jean Bardail a obtenu l’autorisation de déposer ses déchets au syndicat mixte de valorisation des déchets basé à Grand-Camp (SYVADE). 

Barrage à Bosrédon, Morne-à-l'Eau

Dans le Nord Basse-Terre

Dans le Nord Basse-Terre, le barrage de La Boucan, à Sainte-Rose, complique sérieusement la collecte, tout comme le barrage de Montebello rend difficile le ramassage, entre Goyave et Capesterre-Belle-Eau. 

Barrage de La Boucan, à Sainte-Rose - 22/11/2021

Dans le Sud Basse-Terre

Enfin, à Grand Sud Caraïbes (CAGSC), c’est toute la Côte-sous-le-Vent qui était pénalisée, en raison des nombreux barrages, sur la route nationale 2. Un axe routier qui a été libéré, depuis, par les forces de l'ordre.
Mais, comme partout ailleurs, nul ne sait si les manifestants ne vont pas reprendre possession du secteur.

Accéder à Capesterre-Belle-Eau est aussi compliqué, du fait du barrage de Sainte-Marie.

Barrage de Sainte-Marie, à Capesterre-Belle-Eau