L'installation de cette formation qui doit prendre les rênes du pays a été retardée par des désaccords politiques, et fait à présent face à des obstacles juridiques, ont indiqué, vendredi 5 avril, deux responsables politiques haïtiens.
De par sa nature exceptionnelle, sa création ne figure pas dans la constitution haïtienne, ce qui pose des questions sur sa légalité. Les forces politiques qui doivent le composer travaillaient donc vendredi à un accord encadrant l'existence de ce conseil, ont indiqué deux membres de ces partis.
La formation de ce futur organe dirigeant avait d'abord été retardée par des désaccords entre les personnalités devant le composer.
L'annonce de la future formation de ce conseil a été faite le 11 mars lors d'une réunion entre des représentants haïtiens et ceux de plusieurs pays et organisations dont la Communauté des Caraïbes (Caricom) au cours de laquelle le Premier ministre Ariel Henry a annoncé sa démission au moment, où le pays des Caraïbes connaissait un regain de violences.
Le gouvernement sortant d'Ariel Henry a validé mercredi soir le projet de décret portant sur la nomination de ce conseil, ont affirmé, vendredi, des représentants haïtiens.
"Les partis ont jusqu'à ce soir pour transmettre ces deux documents à la Caricom qui se chargera de les remettre au gouvernement pour publication dans le journal Le Moniteur, le journal officiel".
Un membre du collectif du 21 décembre, groupe politique d'Ariel Henry
Cet organe doit représenter les principales forces politiques haïtiennes ainsi que le secteur privé, la société civile et la communauté religieuse. Il est composé de sept membres votants et de deux membres observateurs non votants, et devra choisir un Premier ministre intérimaire et nommer un gouvernement "inclusif".
Haïti n'a plus de président depuis l'assassinat de Jovenel Moïse en 2021 et n'a plus de Parlement en exercice. Les dernières élections ont eu lieu en 2016.
Fin février, de puissants gangs haïtiens, qui contrôlent plus de 80% de la capitale et des axes routiers cruciaux, se sont associés pour attaquer les postes de police, les prisons, l'aéroport et le port maritime dans le but d'évincer Ariel Henry.
Plus de 50 000 personnes ont fui la zone métropolitaine de Port-au-Prince en trois semaines pour se mettre à l'abri de l'escalade des violences, selon une agence des Nations unies.