La protection de l'enfant absente des politiques publiques ultramarines selon un rapport

Un rapport de la Convention Nationale des Associations de Protection de l'Enfant pointe du doigt le manque de politiques publiques sur la problématique en Outre-mer.

C’est un rapport accablant qui concerne la protection de l’enfance en Outre-Mer. Un rapport qui date d’Octobre 2020 et qui a été rédigé par la CNAPE, la Convention Nationale des Associations de Protection de l'Enfant.

La CNAPE est un réseau d’associations et de professionnels gérant des services et des établissements accueillant des enfants, des adolescents et des jeunes adultes. Certains travaillent en libéral également.
Ce rapport évoque l’absence de cette question de la protection de l’enfance dans les politiques publiques, sur nos territoires. Une bombe à retardement dont il est capital de se saisir, au plus vite.

Des dispositifs insuffisamment développés

Guyane, Martinique, Mayotte, Guadeloupe… Le rapport du CNAPE est accablant pour les politiques publiques. En 24 pages ce réseau d’associations et de professionnels, met en lumière l’abandon pur et simple des populations vivant en outremer, concernant la question de la protection de l’enfance. Le rapport est clair, les dispositifs d’accompagnement des enfants et des adolescents, chez nous, ne sont pas suffisamment développés et mal répartis sur les territoires.
Des territoires, marqués par une grande précarité et un taux de chômage important.

Nos régions cumulent les difficultés et les professionnels alertent. Ces difficultés structurelles ont de fortes conséquences sur la santé physique et psychique des enfants.
En Guadeloupe, par exemple, ces difficultés sont les causes identifiées d’un décrochage scolaire, d’une absence, pour ces publics, de perspective pour l’avenir, ou encore d’une consommation accrue de produits stupéfiants dès le plus jeune âge.

La santé mentale, une préoccupation majeure

Le rapport pointe du doigt, les violences dont sont victimes les enfants et les jeunes, Violence intra familiale et parfois même, violence éducative. 
Les jeunes filles chez nous, sont en souffrance. Entre 15 et 24 ans, elles sont 13% à avoir déjà tenté de mettre fin à leurs jours.
La santé mentale occupe une part importante de ce rapport alors que sur le terrain, les structures ou les prises en charge des jeunes sont insuffisantes. Quand certains jeunes parviennent à trouver une place en institutions, il apparaît que nombre d’entre eux présentent des troubles psychiques majeurs quand fautes de places disponibles, ils finissent en détention.
Ce rapport de la CNAPE, renseigne donc sur la difficulté de mettre en place des dispositifs concrets et cohérents, pour protéger nos enfants.
Bien souvent ce sont les professionnels de terrain, qui rivalisent d’ingéniosité et d’inventivité pour développer des actions pour améliorer la vie des enfants ultramarins.