Le Département accède à la demande des urbanistes quant à la préservation du site du Jardin d'Essai aux Abymes

Le Jardin d'Essai
Une initiative du Conseil Départemental prévoyait l'implantation de 6.000m² de bureaux au Jardin d’Essai à Bainbridge aux Abymes. Un projet qui a fait réagir les urbanistes de Guadeloupe. Leur mouvement d'humeur a porté ses fruits, le Département renonce à ce projet.

Ce projet de cité administrative du Jardin d’Essai n'était d'ailleurs pas finalisé. Pourtant, force est de constater avec la pétition lancée par les urbanistes, qu’il suscitait déjà l’émoi au sein de la société civile. La pétition a été lancée par une architecte la veille de la réunion du jury pour le concours de maitrise d’œuvre. Un jury dont on attendait un avis motivé sur le choix des candidats et sur les projets qui lui seraient présentés.

A l'origine de ce projet de cette cité administrative, le Conseil Départemental souhaitait rassembler l'ensemble de ces personnels du secteur social et médico-social sur un site unique pour améliorer le fonctionnement de ses services. Cela représente environ 400 agents. Les bureaux auraient occuper une surface 6.600 m². Un projet que l'on disait devoir s'inscrire dans la certification Haute Qualité Environnementale Bâtiment Durable. Le Conseil Départemental précisait alors qu’une attention particulière serait portée à la conservation des arbres existants de qualité.

 

Un projet qui posait aussi la question du recyclage urbain

 

En tout cas, rien dans ce projet n'avait pu convaincre les urbanistes de Guadeloupe. Ils avaient déjà dénoncé en mai 2021 dans une publication spécialisée  qui portait sur l'artificialisation d'une partie de cet espace vert urbain unique, de près de 4 hectares. 
Ancien centre de production botanique et horticole, centre d'enseignement, lieu de promenade, le Jardin d'Essai a une longue histoire. 
Pour les urbanistes de Guadeloupe, ce projet pose en fait la question du recyclage urbain ; ils estiment en effet qu'il existe assez de friches urbaines, de bureaux dans le centre ville, de bâtiments abandonnés sans affectation. Pourquoi ? Parce que les entreprises et administrations préfèrent s’installer en périphérie d’agglomération.

Ancien siège de la Sécurité Sociale à Pointe-à-Pître


Ces espaces ne demandent pourtant qu'à être modernisés. Et de citer le site de l'ancien CHU- ISFI, le centre de formation des infirmiers, l’ancienne Poste centrale de Pointe-à-Pitre, fermée depuis trois ans,  l’immense siège vide de la Sécurité Sociale à Pointe-à-Pitre délocalisé dans la ZAE de Providence, le Ciné-Théâtre de la Renaissance en ruine...
Selon ces urbanistes de Guadeloupe, ce ne sont pas les sites à reconvertir qui manquent dans l'agglomération pointoise
Les urbanistes comprennent le besoin de moderniser les administrations, mais ils regrettent l’absence de prospective sur la modernisation d’équipements publics obsolètes.

Le Département renonce à mettre en oeuvre son projet


Finalement, il n'en sera rien. Est-ce la mobilisation des urbanistes, le changement de majorité à l'assemblée départementale ou plus simplement le réalisme politique, toujours est-il que la médiatisation du sujet a donné l'occasion au Président du Département de préciser qu'il avait décidé de renoncer à ce projet.
Dans un communiqué publié ce lundi 16 mai 2022, les services du Département soulignent que : 

Ce projet qui avait été initié par la précédente gouvernance de l'assemblée départementale n'est tout simplement plus d'actualité.

La procédure administrative encours vise précisément à mettre un terme définitif à ce projet.

Conseil Départemental de la Guadeloupe

Communiqué du Département

Reste à savoir si une suite sera aussi donnée à la suggestion des urbanistes quant à la réhabilitation de tous les batîments qui tombent en désuétude sur le territoire de Pointe-à-Pître. Le coût d'une telle réhabilitation pourrait s'avérer prohibitif.