Le Refuge du Papillon, site de la Société protectrice des animaux (SPA) en Guadeloupe, recueille toujours plus d’animaux, alors qu’elle enregistre de moins en moins d’adoptions. Une réalité nationale.
Des transferts d'animaux, pour cause de refuge saturé
973 chiens et chats abandonnés ou maltraités ont été recueillis en 2023, dans les installations situées aux Abymes, non loin de l’aéroport Pôle Caraïbes ; c’est 7% de plus que l’année précédente. Il y en a eu environ 45.000 à l’échelle nationale, dans les 64 refuges de la SPA du pays, y compris en Outre-mer ; principalement des chats.
Comme dans l’Hexagone, la hausse du nombre d’accueils d'animaux, jumelé à la baisse des adoptions, conduit à la saturation du refuge guadeloupéen. C’est le cas tout au long de l’année, si bien que l’équipe locale est contrainte de transférer plusieurs centaines de ses pensionnaires outre-Atlantique ; il y a ainsi près de 800 transferts l’an dernier, soit les trois quarts des chiens et chats récupérés. Cette activité caractérise le site local, plus gros exportateur d’animaux.
On travaille beaucoup avec les refuges de l’Hexagone pour pouvoir absorber et sortir un maximum d’animaux de la fourrière de Guadeloupe ou de la maltraitance. Sur l’année 2022, on a eu 744 animaux transférés, en 2023, on en a eu 799.
Sandrine Biben, responsable régionale de la SPA
Tous ces transferts, qui coûtent plusieurs dizaines de milliers d’euros annuellement, sont financés par des dons.
Pourtant, la SPA affiche un bon taux de départs de compagnons à quatre pattes, en France : 90%, soit 40.500 animaux ayant trouvé une famille, sur les 45.000 pris en charge par la Société.
La difficile lutte contre la maltraitance animale localement
27.600 signalements de maltraitance animale ont été traités par la SPA, en France hexagonale ; 3800 animaux ont pu être sauvés. En Guadeloupe, l’ampleur de ce phénomène est difficile à évaluer. Non seulement les chiffres manquent, mais en plus la chaîne du signalement, à la plainte et à la constitution de partie civile n’est pas au point, dans l’archipel.
C’est très compliqué en Guadeloupe, puisqu’effectivement on a des signalements qui arrivent mais, derrière, il faut qu’on puisse avoir les bonnes personnes pour mener les enquêtes, avoir le soutien des forces de l’ordre pour mener à bien les réquisitions, etc. Or, je dois avouer qu’en Guadeloupe, il y a beaucoup de signalements de maltraitance. Mais c’est assez compliqué pour nous, parce que le Refuge du Papillon est un petit refuge. Lorsqu’on fait un signalement et qu’on doit récupérer les animaux, il faut qu’on puisse les prendre en charge. Souvent, ce qui nous bloque, c’est la difficulté de prise en charge sur site, parce qu’il faut pouvoir sortir l’animal de son endroit de vie, pour le mettre chez nous. Mais les box sont souvent pleins.
Sandrine Biben, responsable régionale de la SPA
À noter que la SPA n’est pas autorisée à récupérer les animaux errants.