Depuis la dernière évaluation en janvier, "la criminalité des gangs a augmenté. La violence des gangs se propage à un rythme alarmant dans des zones précédemment considérées comme relativement sûres à Port-au-Prince et en dehors de la capitale", a lancé Maria Isabel Salvador lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU.
"La violence terrifiante dans les zones où sévissent les gangs, y compris les violences sexuelles particulièrement contre les femmes et les filles, est emblématique de la terreur qui touche une grande partie de la population d'Haïti", a-t-elle ajouté.
"Des entretiens menés par le Bureau intégré des Nations unies en Haïti montrent que les gangs continuent d'utiliser la violence sexuelle, y compris des viols collectifs, pour terroriser et infliger de la souffrance aux populations vivant dans des zones sous le contrôle de leurs rivaux", a-t-elle insisté.
Dans un rapport publié lundi, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a estimé que l'insécurité dans la capitale haïtienne a atteint des niveaux "comparables à ceux des pays en situation de guerre".
Entre le 1er janvier et le 31 mars, le nombre d'homicides signalés a augmenté dans le pays de 21% par rapport au précédent trimestre (815 contre 673), et le nombre d'enlèvements de 63% (637 contre 391).
Les enfants, premières victimes
Maria Isabel Salvador, qui vient de prendre ses fonctions, a insisté mercredi sur la situation des enfants également pris pour cible.
"Les enfants sont parmi les victimes des crimes les plus haineux, y compris meurtres, enlèvements et viols", a-t-elle dénoncé, évoquant des enfants frappés par des tirs dans des salles de classe et d'autres enlevés devant les écoles.
Dans ce contexte, elle a répété l'appel relayé depuis des mois par Antonio Guterres d'envoyer une force armée spécialisée internationale pour aider la police à rétablir l'ordre.
"Le temps presse. Et le peuple haïtien mérite votre action urgente" pour stopper "le cercle vicieux de la violence et des crises politique, sociale et économique", a-t-elle plaidé.
Antonio Guterres avait relayé en octobre un appel à l'aide du Premier ministre Ariel Henry, demandant au Conseil de sécurité d'envoyer cette force. Mais sans résultat depuis: si quelques pays ont indiqué être prêts à y participer, aucun ne semble vouloir en prendre la tête.