Réuni ce mardi matin en Guadeloupe, le Conseil d'Administration de l'Université des Antilles était appelé à se prononcer sur la réforme de ses statuts. Au coeur de cette réforme, des changements contestés sur les deux Pôles mais qui ont été largement adoptés
C'était probablement l'un des derniers conseils d'administration pour le professeur Eustase Janky, actuel président de l'Université des Antilles. Après quatre ans de mandature, il s'apprête à passer la main l'an prochain. Mais un passage qui se fera selon de nouvelles normes. Des normes adoptées par la majorité des administrateurs puisque, sur les 27 membres présents, les principaux textes ont été approuvés par 19 d'entre eux. 7 s'y sont opposés et 1 s'est abstenu.
Une équipe solidaire plutôt que des adversaires qui doivent composer ensemble
Le premier élément de cette réforme consacre l'idée du vote pour une équipe. Le candidat qui se propose au suffrage de ses pairs annonce au préalable l'équipe qu'il a formée pour gérer l'université avec lui. Un élément qui évitera de mettre en place des adversaires qui pourraient ensuite s'opposer tout au long de la mandature.
Eustase Janky, président de l'Université des Antilles
Pour autant, ce principe ne remet pas en cause l'organisation par Pôles de l'université. Les campus de Guadeloupe et de Martinique conserveront le principe de leur autonomie. Un point de craintes formulé par les adversaires de la réforme.
Une élection libre qui ne reposera plus sur l'alternance des territoires à la tête de l'Université
Autre point de critique formulée par les adversaires de la réforme, et particulièrement ceux du Pôle Martinique, la fin d'une alternance entre la Martinique et la Guadeloupe pour la présidence de l'Université. Elle faisait partie d'un usage consacré depuis longtemps dans le fonctionnement de l'institution. Un usage que certains voulaient maintenir mais que le président sortant, soutenu par le vote des administrateurs, a souhaité revenir. Selon lui, il était attaquable parce qu'il n'était soutenu par aucun texte légal.
Au terme de sa mandature, Eustase Janky n'oublie pas qu'elle aura été marquée par une contestation permanente précisément fondée sur des usages dont l'élasticité avait fini par devenir une cause de blocage pour le fonctionnement de l'Université. Aujourd'hui encore, les critiques ne manquent pas mais le président sortant y répond avec la conscience du devoir accompli.
Laurence Romana, professeur des univesités
Désormais c'est une ère nouvelle avec des hommes nouveaux qui sont appelés à donner du sens à cette nouvelle partition adoptée ce jour par les administrateurs. Un pari sur l'avenir qui sera probablement la plus significative des signatures du président sortant .