Le coq va-t-il se réveiller à nouveau chez les français ?

A la veille de l’Euro de football, les passionnés français de foot sont divisés : Ceux qui s’intéressent uniquement au football, et ceux qui ressassent toutes les réactions, commentaires des non sélectionnés. 
C’est quasi la même sérénade lors de l’annonce des sélectionnés pour les grandes compétitions comme l’Euro ou encore la coupe du Monde. À chaque compétition, il semble inévitable que des polémiques  viennent ternir l’image des bleus. Dans la phase préparatoire du mondial 98, Aimé Jacquet a été violemment critiqué notamment par le journal L’Equipe qui avait nourri une réelle offensive contre le technicien que les journalistes de L’Equipe définissaient comme ‘’rigide et austère ’’.
En 2006, le terrible coup de boule de Zizou a éclipsé les très bonnes performances des joueurs français qui auraient pu sacrer une nouvelle fois la France. En 2010, c'est  Raymond Domenech et l’histoire des joueurs refusant de descendre du bus en soutient à l’exclusion de Nicolas Anelka. En 2011, Laurent  Blanc et ses histoires de quotas. Entre les Bleus et leurs supporters c’est une longue histoire d’amour et de déceptions.
Depuis toute cette sombre période, la fédération a subi un bouleversement, un nouveau président, Noel Le Graët, un nouveau coach, Didier Deschamps, une des figures de la génération Black-Blanc-Beur qui a soulevé la coupe du mondial de 98. Et puis, surtout, une nouvelle équipe est née : les joueurs comme Costil, Umtiti, Koscielny, Digne, Jallet, Pogba, N’Golo Kante, Schneiderlin, Giroud, Martial, Coman ou encore Griezman font partie des nouveaux espoirs qui tentent, petit à petit, de faire oublier les déboires de leurs prédécesseurs pour certains, encore présents.
C’est avec de très bons résultats malheureusement réduits à néant par l’Allemagne lors du mondial de 2014, que l’on a pu se rendre compte qu’une brochette de joueurs prometteurs était peut-être née. Cette nouvelle génération fait-elle souffler un vent d’espoir ? La folie de juillet 98 est-elle encore possible ? Existe-t-il toujours un espoir d’une seconde génération black-blanc-beur ?
Au grand dam de tous, l’Euro 2016 avant même qu’il ne soit commencé, connaît déjà des remous pour les français. Le 20 avril dernier, le sélectionneur actuel de l’équipe de France, Didier Deschamps, a donné sa liste des joueurs, réservistes compris.
Didier Deschamps jusqu’ici était apprécié puisqu’il fait partie de la génération 98 ; mais sa liste a soulevé des critiques de joueurs non sélectionnés, d’anciens, de personnalités françaises et de supporters. La critique la plus reprise par les médias est celle de Benzema, qui a récemment accusé le sélectionneur  français ‘’ d’avoir cédé à la pression d’une partie raciste de la France ’’.  À présent, nous sommes habitués aux frasques du joueur madrilène, mais a-t-il voulu directement inculper le sélectionneur ou incriminait-il seulement cette ‘’partie raciste de la France’’ ?
Visiblement certains comme Eric Cantona, ou encore ceux qui ont tagué la maison de l’entraineur français, qualifient Deschamps de raciste . Alors faut-il oublier pour autant le plus important : les performances des joueurs qui viennent d’entrer dans la dernière ligne droite dans les préparatifs ?
Les réservistes Lacazette et Ben Arfa malgré, leur bonne saison dans leurs clubs respectifs et les bonnes séances d’entrainement, ne font pas partie des heureux lauréats. Malheureusement, ils ne sont pas les seuls attendus qui seront absents. Benzema écarté après le scandale de son implication dans l’affaire de la sex-tape de Mathieu Valbuena, lui non-plus n'est pas sélectionné, officiellement pour avoir fait une trop mauvaise saison après son retour de Russie pour l’Olympique Lyonnais. Paul-Georges Ntep absent pour cause de blessure, le tant attendu Nabil Fekir absent à cause de  sa rupture des ligaments croisés au genou.
Les nombreux forfaits successifs ne manquent pas non plus d’attiser le pessimisme sur la sélection. Avec au départ Mathieu Debuchy et sa lésion à la cuisse, puis le très regretté Rafael Varane, lui aussi touché d’une lésion à la cuisse. S’en suit Jérémy Mathieu et sa gêne au mollet et le dernier en date, Lassana Diarra qui a lui-même déclaré forfait suite à des inquiétudes sur son genou gauche. Mais, malgré tout, ces forfaits ont permis à Morgan Schneiderlin et Adil Rami d’accéder au groupe des 21 élus.
Toute cette agitation, ces changements, ces grandes pertes techniques, amènent à se demander si la France à toujours de grandes chances d’aller le plus loin possible dans la compétition. En regardant les neuf derniers matches, ils n’ont perdu que face à l’Angleterre et même vaincu les champions du monde en titre, les Allemands.
Pour Bixente Lazarazu, ancien international français devenu consultant à TF1, les Bleus 2016  ont une chance : il les voit ‘’aller jusqu’en demi-finale et pourquoi pas plus loin’’.  Il constate qu’un sérieux travail a été fait au niveau de la défense, qu'il trouve ‘’plus solide ’’.
En analysant le dernier match contre l’Ecosse, Pierre Menès consultant à Canal +, a vu une ‘’opposition (l’Ecosse, ndlr) faible ’’ et que ‘’la France aurait pu marquer plus de buts ’’ et qu’il est ‘’difficile d’en tirer des enseignements défensifs ’’. Lizararu a lui trouvé une animation offensive intéressante. ‘’ N  Gob Kanté est intelligent tactiquement  ’’. ‘’ Adil Rami, Laurent Koscielny, et Olivier Giroud avaient juste besoin de confiance ’’. Ces derniers vivement critiqués sur leur présence à la place de d’autres, ont su prouver à leur manière, sur le terrain qu’ils étaient légitimes pour cette compétition.
Laurent Koschielny ‘’était présent au contact ‘’ ce qui a amené à ‘’ un but de la tête contre l’Ecosse à la 39ème minutes ’’. Adil Ramy ‘’a été assez propre, n’a quasiment fait aucune faute de déplacement même si sa relance laisse encore un peu à désirer ’’. Et Giroud qui a ‘’ probablement essuyé les critiques des supporters de Benzema ’’ a, selon Lizarazu, montrer son importance avec ses buts marqués.
Cette nouvelle équipe semble trouver de plus en plus d’équilibre, encore faut-il attendre et patienter pour voir les fruits de ce travail fait entre les joueurs et le staff.
Ce vendredi débute la compétition, la France affronte la Roumanie, jusqu’où les Bleus iront-ils ? La réponse, dés demain.

Propos de Bixente Lizarazu, recueillis sur RTF.fr
Propos de Pierre Menès, recueillis sur CanalPlus.fr

Le saviez-vous ?
Noël Le Graët  l’a annoncé, après une réunion avec toutes les parties, les primes ‘’ ne sont pas décidées par les joueurs, ils ne font pas la loi ’’. Si les bleus arrivent en quart de finale, ils toucheront chacun 165 000 euros, en demi-finale 210 000 euros, en finale 250  000 et 300 000 euros  s’ils la remportent. Des sommes qui peuvent motiver les joueurs à aller le plus loin possible, puisqu’en dessous des quarts en plus de décevoir les supporters, ils ne toucheront rien.