Le COVID a tué 822 personnes en Guadeloupe au cours de la 4ème vague

Alors que la menace d’une 5ème vague de l’épidémie de COVID se fait sentir, on en sait plus aujourd’hui sur la mortalité lors de la 4ème vague. En trois mois, 822 personnes sont officiellement décédées des suites du virus en Guadeloupe, selon les derniers chiffres communiqués par l'ARS

Les relevés hebdomadaires des autorités sanitaires sur l’épidémie de COVID mentionnent le nombre de décès en établissements de soins, mais ne fournissent aucun chiffre sur la mortalité à domicile. Or, on se souvient, lors de la quatrième vague, de ces multiples témoignages de familles, d’infirmiers libéraux, ou encore des pompiers, sur des particuliers retrouvés morts chez eux, parfois après diagnostic ou suspicion de COVID, et avec passage ou non à l’hôpital.

Pour aller au-delà des estimations, l’Agence régionale de santé a fait réaliser une étude, sur tous les décès survenus en Guadeloupe entre mi-juillet et mi-octobre 2021. « Nous avons recensé l’ensemble des certificats de décès portant la mention Covid », explique la directrice de l’ARS, Valérie Denux, qui a communiqué le 22 décembre les résultats de cette analyse.

Plus d’un quart des décès survenus à domicile

Le nombre total de décès liés au COVID, enregistrés sur cette période de trois mois atteint ainsi 822, dont 587 survenus dans des établissements de santé, 18 en EHPAD et 217 chez les malades (dont 25 étaient pris en charge en hospitalisation à domicile). Le nombre de décès à domicile représente ainsi plus d’un quart (26,4%) des 822 victimes du COVID au cours de la quatrième vague.

Une surmortalité record

Et ce nouveau bilan global corrobore les chiffres de l’INSEE, sur la surmortalité record enregistrée en Guadeloupe, en particulier au mois d’août : 1 016 décès survenus en août 2021, soit plus de trois fois plus qu’en août 2019 (année sans coronavirus). Rappelons aussi que selon l’étude d’un collectif de scientifiques et médecins ultramarins, 94% des décès liés à la quatrième vague de COVID en Guadeloupe auraient pu être évités avec la vaccination. Or, à l’approche d’une probable cinquième vague, moins de la moitié de la population a reçu une première injection. D’où l’inquiétude de la directrice de l’ARS : « si nous avons une épidémie fulgurante d’Omicron en janvier, cela va être très, très, très compliqué, et nous allons perdre un nombre important de personnes… ».