Le zika est un virus sournois. C'est un peu la conclusion de l'équipe texane qui a décrypté les mécanismes de transmission de la mère à l’enfant.
On savait déjà qu’une infection par Zika chez une femme enceinte, même sans symptômes, pouvait provoquer des risques importants chez l’enfant à naître comme une microcéphalie. Maintenant, on connait aussi un peu mieux les mécanismes précis d'action du virus.
Photographiques à l’appui, les chercheurs de cette université texane ont mis à jour la stratégie virale qui consiste à creuser jusqu’au placenta et en infecter les cellules dites "trophoblaste". Il s’agit de la couche externe de cellules qui entoure l’embryon.
Les chercheurs ont eu recours à de la spectrométrie de masse. Cette technique permet d’identifier et de mesurer les molécules présentes dans une substance en les pesant. Elle a démontré que le virus avance en creusant des tunnels en profondeur dans le placenta qui nourrit le fœtus en développement.
Les "tunnels" creusés facilitent le transfert de particules virales, protéines, mitochondries - ces petites centrales énergétiques présentes dans presque toutes nos cellules - et ARN - molécules porteuses d'information génétique - vers des cellules non infectées.
Les chercheurs indiquent aussi que ce mécanisme est exclusivement induit par une protéine non structurale du virus, appelée NS1 et que ce mode de propagation permet à Zika d’éviter l’activation des défenses placentaires antivirales.
L'enjeu maintenant est de trouver une réponse thérapeutique qui cible ces mécanismes pour limiter la dissémination du virus.