L’information a été publiée par L’Informé, un site d’investigation économique. 8 salariés du Crédit agricole de Guadeloupe ont porté plainte pour harcèlement moral contre la banque.
Cela s’est passé entre entre mars et avril 2022. Si certains depuis ont été licenciés, d’autres sont toujours en poste pour autant tous décrivent les mêmes mécanismes qui auraient été mis en place par la direction de l’établissement bancaire.
Des dénigrements, le fait d'être écartés, d'être mis de côté, d'être humiliés et puis surtout, il y a eu quelques représailles, par rapport à des mouvements sociaux qui ont été très mal vécus par la direction.
Maître Gladys Démocrite, avocate des plaignants
Depuis 2014, le climat social au sein de l’entreprise a fait l’objet de multiples alertes. Les représentants syndicaux dénoncent "une gouvernance à la dérive", ou encore "un management à la Kalashnikov".
Pour Hilaire Luce, délégué syndical adjoint SUNICAG, le syndicat unitaire du Crédit Agricole de Guadeloupe, le climat social au sein de l'entreprise est "très mauvais". Une situation qui remonte à 2015, explique le représentant syndical. Il continue en précisant que des courriers avaient été envoyés au directeur général, au président du conseil d'administration, à celui du groupe faisant état de pressions managériales.
Contactée, la direction du Crédit Agricole de Guadeloupe, n’a pas donné suite à la demande d’entretien de Guadeloupe La 1ère.
Pour l’heure, et selon l’avocate des plaignants, la procédure judiciaire semble enlisée. Il serait même question d’un classement sans suite.
Le commissariat nous dit que les plaintes ont été classées sans suite. [...] si jamais ces plaintes ont été classées sans suite, je ne vois pas comment cela peut être le cas puisque les personnes mises en cause n'ont, à ce jour, pas été entendues, à ma connaissance, et puis celles qui se sont plaintes n'ont pas encore été vues par les unités médicales judiciaires qui permettent d'évaluer la réalité de la dégradation physique de ces personnes.
Maître Gladys Démocrite, avocate des plaignants
Contacté, le procureur de Pointe-à-Pitre n’a pas donné suite à notre demande d’informations.
A défaut, deux des 8 plaignants ont déjà obtenu gain de cause devant le Conseil des Prudhommes de Pointe-à-Pitre.
Le Crédit Agricole a été condamné pour harcèlement moral pour l’un, harcèlement moral et discrimination envers une personne handicapée dans l’autre cas.
Deux décisions pour lesquelles la banque affirme avoir fait appel.