Le gérant et les équipes du restaurant Tam-Tam, situé à Montauban au Gosier, étaient, jeudi dernier (le 21 novembre 2024), sur les bancs du tribunal mixte de commerce de Pointe-à-Pitre. Ils craignent qu’une fermeture définitive de l’établissement, qui rencontre d’importantes difficultés financières, soit décidée dans les prochains jours. En cas de liquidation judiciaire, plus d’une vingtaine de salariés seraient privés de leur emploi.
Le site avait déjà fait l‘objet d’un plan de redressement, en 2011.
Début novembre, le tribunal a ouvert une nouvelle procédure de redressement judiciaire.
Fermé après les grandes vacances scolaires 2024, pour les congés annuels, il n’a pas rouvert ses portes mi-octobre, comme prévu. C’est au tribunal que les employés ont appris que leurs charges sociales n’ont pas été payées ; leurs salaires n’ont pas été versés depuis septembre.
Gilberte Custos, 62 ans, travaille au Tam-Tam depuis son ouverture, en 2000. D’abord serveuse, elle y est devenue caissière, un an après. Cette employée, victime d’un burn-out, est en arrêt maladie depuis 2019, mais elle n’est pas moins attachée à cette entreprise. Pour elle, l’enseigne, bien placée, à l’entrée du bourg du Gosier, a très rapidement rencontré le succès ; les clients affluaient, pour y déguster des spécialités créoles, sur place ou à emporter.
Elle accuse sa responsable d’être responsable de la situation.
C’est un restaurant qui débordait de clients, qui fonctionnait très bien. Les clients venaient de Basse-Terre, de partout, en groupe. Mais il y a eu un abus financier ; la patronne a fait des choses extérieures, en utilisant les fonds du restaurant. Ça a contribué à la perte du restaurant. Là, j’ai des collègues qui sont sans salaire, qui n’ont pas payé leur loyer, à cause de cela. Ils subissaient aussi le stress, peut-être pas comme moi, mais certains me l’ont témoigné, hommes ou femmes. Un outil de travail de ce genre, aussi réputé, on doit en prendre soin !
Gilberte Custos, employée du Tam-Tam
Gilberte a d’ores et déjà reçu un courrier lui signifiant qu’elle ne fait plus partie des effectifs de l’entreprise ; c’était le mois dernier.
Cette salariée du Tam-Tam regrette qu’elle et ses collègues soient victimes d’un tel déclin, après avoir tout donné pour que l’activité soit florissante.
La décision du tribunal de commerce est attendue courant décembre.
Nous avons tenté de joindre les gestionnaires du restaurant, en vain.