Le gouvernement kényan va "contester" le jugement bloquant le déploiement de policiers en Haïti

Policiers kenyans lors d'une manifestation à Kibera, 2 mai 2023
Le gouvernement kényan va "contester" la décision d'un tribunal jugeant "illégal" le déploiement d'un millier de policiers en Haïti, en proie à la violence de gangs, dans le cadre d'une mission soutenue par l'ONU, a annoncé vendredi (26 janvier 2024) son porte-parole dans un communiqué.

"Même si le gouvernement respecte l'État de droit, nous avons néanmoins pris la décision de contester immédiatement le verdict de la Haute cour", a annoncé le porte-parole du gouvernement, Isaac Maigua Mwaura, dans un communiqué.

Un tribunal kényan a jugé vendredi (26 janvier 2024) "inconstitutionnelle, illégale et invalide" la décision du gouvernement de déployer, dans le cadre d'une mission soutenue par l'ONU, un millier de policiers en Haïti, secoué par les violences.

Le parlement kényan avait approuvé le 16 novembre l'envoi de policiers dans le petit Etat caribéen, où le chaos et la violence des gangs ont fait près de 5 000 morts, dont plus de 2.700 civils, en 2023, selon un rapport mardi du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.
Mais la Haute cour de Nairobi avait été saisie par l'opposant Ekuru Aukot, arguant que cette mission était inconstitutionnelle car ne reposant sur aucune loi ou aucun traité.
"Le Conseil national de sécurité n'a pas mandat pour déployer des agents de la police nationale hors du Kenya", a affirmé le juge Enock Chacha Mwita. Une "telle décision contrevient à la Constitution et à la loi et est donc inconstitutionnelle, illégale et invalide", a-t-il ajouté.

Face à la grave crise en Haïti et aux appels à l'aide répétés du gouvernement haïtien, le Conseil de sécurité de l'ONU avait donné en octobre son accord pour l'envoi en Haïti d'une mission multinationale menée par le Kenya afin d'aider la police haïtienne.
Cette annonce avait été saluée par de nombreux pays, dont les États-Unis.