Le ministre des Outremers met les pieds dans l'eau et éclabousse le Président de la Région Guadeloupe

La lettre adressée la semaine dernière au président de Région Ary Chalus par Sébastien Lecornu le ministre des outre-mer continue de faire des vagues. Elle porte sur la mise en place du futur SMO, syndicat Mixte Ouvert. Et visiblement le ministère compte régler le dossier à sa manière.

Le courrier adressé, la semaine dernière, au président de région s’est retrouvé sur les réseaux sociaux, en plein blocage du collectif des entreprises de Guadeloupe.

 Il a fait bondir Josette Borel Lincertin. Elle a pris sa plume pour interpeller vigoureusement le locataire de la Rue Oudinot. Le concept « de feuille de route » donné aux élus locaux ne passe pas. Cela voudrait dire que les élus locaux sont sous tutelle dans ce dossier de l’eau. Le plus choquant pour la présidente du département, c’est d’exclure les cadres guadeloupéens de la préfiguration de ce prochain syndicat mixte ouvert de l’eau. La mise à l’écart d’une « expertise guadeloupéenne » au bénéfice, « d’une expertise extérieure ». Le spectre du retour des multinationales pour gérer la production et la distribution du précieux liquide en Guadeloupe, plane.

Dans un communiqué la fédération du parti socialiste dénonce « des petits arrangements entre amis du gouvernement et du président de région ». Max Mathiasin, le député apparenté MoDem, juge inacceptable cette « feuille de route ».

 

La mise sous tutelle des élus guadeloupéens dans ce dossier précis va plus loin. Sébastien Lecornu exige, dans sa troisième condition que les services de l’Etat soient « étroitement » associés à la préfiguration de cette nouvelle structure. L’Etat serait compétent, selon lui, en matière de finances publiques, de droit du travail, de police de l’eau et de contrôle de légalité des décisions de ces collectivités locales.

Ce sont des conditions sine qua non. Le ministre des Outre-mers conditionne l’aide financière de l’Etat à la réalisation de toutes ses demandes.