Les motards guadeloupéens dénoncent l'interdiction de la circulation interfile. Elle n'est plus autorisée depuis le 1er février. Ils souhaitent que le préfet entendent leur cause et obtienne une dérogation pour que la pratique soit autorisée en Guadeloupe.
Les motards étaient sur les routes du département pour exprimer leur mécontentement. Ils dénoncent l'interdiction de l'interfile en vigueur depuis le 1er février.
L'état des routes rend nécessaire la circulation interfile, selon les motards
Le droit de dépasser entre les files de voitures avait été accordé aux motards lors d'une expérimentation qui avait été mise en place en 2016, et qui s'est achevée le 1er février.
Selon la délégation à la Sécurité routière, le bilan de l’accidentalité a été jugé “décevant”. En effet, un rapport "montre que l'accidentalité des deux-roues motorisés a augmenté de 12% sur les routes où l'expérimentation de la circulation inter-files a eu lieu alors qu'elle a baissé de 10% sur les autres routes des départements concernés", selon un communiqué de la délégation à la Sécurité routière. Les conclusions de ce rapport "ne permettent pas de pouvoir intégrer aujourd'hui la circulation inter-file dans le code de la route".
Une nouvelle expérimentation, avec des règles adaptées, a tout de même été demandée afin de pérenniser cette pratique en toute sécurité. Cette seconde expérimentation, qui nécessite un nouveau décret, pourrait notamment intégrer "l'élargissement des zones géographiques concernées, une communication adaptée et continue pour parfaire la pédagogie de tous les usagers de la route sur le sujet".
Et les motards guadeloupéens veulent être associés à cette nouvelle réflexion. Pour eux, il serait normal que le département obtienne une dérogation pour que la circulation interfile soit autorisée. L'état des routes de l'île rendent nécessaire la circulation interfile, selon eux.
Ils étaient une centaine, à s'élancer depuis le vélodrome de Baie-Mahault, avant de faire une halte à Pointe-à-Pitre, puis direction Basse-Terre. Plusieurs dizaines de motards ont pris place dans le cortège au fil des communes. Tous ont lancé un appel au Préfet, Alexandre Rochatte (qui doit les recevoir la semaine prochaine) et aux députés afin d'intercéder en leur faveur.
Mobilisation également dans l'Hexagone
Le 20 février dernier, près de 15 000 motards ont défilé dans plusieurs villes du pays pour réclamer la légalisation de la circulation interfiles.
Ils étaient au total 14 700 dont 6 000 à Paris à manifester, selon les chiffres communiqués par le ministère de l'Intérieur. A Lyon, ils étaient 1 300 selon la Préfecture.
La Fédération française des motards en colère (FFMC) avait appelé à ces rassemblements en faveur de la légalisation de la pratique de l'interfiles, qui consiste pour les motards à circuler entre les files de voitures.
La fédération s'inquiète que cette pratique soit pointée du doigt par la délégation à la sécurité routière, qui a annoncé son interdiction jusqu'au renouvellement d'une période test.