Le parc éolien de Petit-Canal, filiale d'EDF, s'engage à réhabiliter la forêt du nord Grande-Terre en Guadeloupe à hauteur de 750 000 euros

Eolienne à Petit Canal
Dans le cadre d'une mesure de réparation suivie par la justice en Guadeloupe, la société "Parc Eolien de Petit-Canal", filiale d'EDF Renouvelables, va devoir financer des actions de compensations environnementales, à hauteur de 750 000 euros. Un défrichement non autorisé et la destruction d'espèces protégées avaient été constatés par les équipes de l'Office National des Forêts (ONF).

Il s'agit d'énergie renouvelable et pourtant, dans le cadre d'une opération de remplacement des 32 éoliennes présentes sur le site de Gros Cap à Petit-Canal depuis plus de 20 ans, la filiale d'EDF, "Parc Eolien de Petit-Canal", a abîmé plus de 32 000 m2 par un défrichement non maîtrisé. Un constat réalisé par les équipes de l'Office National des Forêts lors de la surveillance des sites de la Réserve Biologique Dirigée du Nord Grande-Terre (RBDNGT).

Une solution de justice amiable

Dans le cadre d'une mesure de composition pénale diligentée par la procureure de la République, Caroline Calbo, la filiale d'EDF Renouvelables s’est donc engagée pour une solution amiable, à compenser ce défrichement et la destruction d'espèces protégées. Dans un communiqué, la procureure, précise le caractère pédagogique de la mesure dont le montant s'élève tout de même à 750 000 euros.

La société financera, à hauteur de 750 000€, et en lien avec l’ONF, des actions de compensation environnementale qui visent à reconstituer les milieux dégradés dans la zone du nord Grande-Terre et à améliorer leur connaissance à travers des opérations de restauration écologique notamment dans la réserve biologique, de sensibilisation du public ainsi que des études naturalistes. Il est prévu ainsi de replanter les espèces protégées détruites, de concevoir de nouveaux outils pédagogiques (casques virtuels, mallette ti forestié en forêt sèche pour les animations scolaires), d’installer une plateforme d’observation des oiseaux marins, de réaliser des études sur les chiroptères et l’avifaune et les principales espèces végétales protégées sur ce site.

Caroline Calbo, procureure de la République

Une compensation environnementale inédite

Enfin, une replantation des parcelles de terrain à Anse à la Barque gérées par l’ONF est également envisagée, ainsi que le traitement des nombreux dépôts sauvages le long de la Barre de Cadoue à Port-Louis avec la collaboration du RSMA (pour un volet insertion sociale) et la CANGT.

La société a expliqué avoir "commandité un simple débroussaillage autour des éoliennes mais pas un défrichement" et a elle-même porté plainte pour "des actions de déboisement et de charbonnages sauvages réalisées par des tiers", ajoute le communiqué. Les éoliennes installées sur le site "assurent la production d’électricité renouvelable et alimentent environ 9 000 foyers situés sur cette commune et les communes environnantes".