Le réseau d'eau potable et d'assainissement défaillant, en Guadeloupe

La Guadeloupe, l'Île aux Belles Eaux, souffre d'un réseau de distribution d'eau potable et d'assainissement défaillant nuisant à l'environnement, selon un rapport publié vendredi par l'Office de l'Eau.

Sur l'archipel, les pertes d'eau sont immenses : sur 100% d'eau prélevée, seuls 40% arrivent au robinet, selon ce rapport qui porte sur la période 2020-2021.
Par ailleurs, seuls 39% des captages existants qui "représentent 74,6% du volume d'eau destiné à l'alimentation en eau potable" sont autorisés et les autres sont "en attente de régularisation".
"Il est demandé à la population de ne pas consommer les eaux des sources" trop souvent contaminées au-delà des seuils recommandés aux pesticides (chlordécone) et aux hydrocarbures, met en garde ce document. 

De plus, 14 stations d'assainissement collectif sur 18 sont défaillantes en raison "d'ouvrages hors service ou vétustes, une exploitation défaillante, des incidents ponctuels". 

Les travaux se font progressivement, explique Dominique Laban, directeur de l'Office de l'Eau. 200 "petites stations d'épuration" ont été réhabilitées, précise-t-il. 

En conséquence, la qualité des eaux de baignade se dégrade, tout comme le récif corallien.

L’office de l’eau tente d’œuvrer mais beaucoup reste à faire, comme le reconnaît Isabelle Amireille-Jomie, présidente déléguée de l'Office de l'Eau. 

Ce vendredi, une plainte a été déposée par des citoyens pour délit d'exposition d'autrui à un risque de mort, "une démarche citoyenne avec la volonté de créer un électrochoc auprès des autorités compétentes", selon leur avocat, Me Emmanuel Daoud.

En 2021, la loi a créé un syndicat unique de gestion des eaux, qui connaît déjà de nombreuses difficultés financières au point qu'une feuille de route a été signée entre les acteurs locaux, sous la houlette de l'Etat, pour tenter de trouver un début de solution.