Le retour annoncé des voyageurs, sans test PCR négatif, fâche en Guadeloupe

Alors qu'une 5ème vague d'épidémie de Covid-19 est crainte, la possibilité, pour les personnes vaccinées, d’entrer en Guadeloupe, sans test négatif obligatoire, ni septaine, fait monter la colère. Le LKP interpelle le préfet. Le député Olivier Serva appelle les ministres à leurs responsabilités.

Le spectre d’une nouvelle flambée des cas de Covid-19, dans l’archipel guadeloupéen, est bien présent.
Dans ce contexte, la possibilité offerte aux personnes vaccinées d’entrer dans le territoire, sans test PCR ou antigénique négatif obligatoire, ni période de quarantaine, provoque la colère de certains, dont le LKP et le député LREM Olivier Serva.

Le LKP demande l'annulation de cette disposition

Le Lyannaj Kont Pwofitasyon (LKP) interpelle le préfet de région, dans une lettre ouverte, dont l'objet est clair : "Annulation des dispositions autorisant les visiteurs ayant un schéma vaccinal complet à entrer sur le territoire guadeloupéen sans test PCR négatif obligatoire et sans isolement contrôlé".

Le collectif frappe fort, dans son courrier, estimant que cette autorisation est "une décision criminelle" et "une nouvelle sauvage punition infligée aux Guadeloupéens", sachant qu'un vacciné tout comme un non-vacciné peut être porteur du virus et, donc, contaminer autrui.

Les chiffres ne mentent pas et la chronologie des évènements est parfaite. A l’arrivée massive des visiteurs succède quelques semaines plus tard une explosion des contaminations.

Ce fut le cas en septembre, octobre et novembre 2020 après les arrivées de juin et juillet 2020.

C’était le cas en mars, avril, mai 2021 après le déferlement de décembre 2020 quand tous les stations de ski étaient fermées en France.

Et c’est le cas aussi après les arrivées de juin, juillet 2021. Chaque semaine, ce ne sont pas moins de 53 gros porteurs qui ont atterri sur le tarmac de Pôle Caraïbes.

Lettre ouverte du LKP au préfet de la Guadeloupe - 12/10/2021

Une succession d'évènements qui a causé, selon le LKP, la mort de 514 personnes, en milieu hospitalier, en l'espace de deux mois, soit durant la quatrième vague de l'épidémie.

Le porte-parole du LKP, Elie Domota, fait un parallèle entre les décisions préfectorales et le système de "plantation esclavagiste". 

La lettre ouverte est une démonstration étayée et détaillée, adressé à Alexandre Rochatte.
Le LKP exige l’instauration d’une obligation de test PCR négatif, pour l’entrée de tous les voyageurs, vaccinés ou pas, dans l’archipel.
Deux raisonnements sont mis en avant : d’abord, l’afflux de visiteurs à l’aéroport et au port est un vecteur de l’entrée sur le territoire de la Covid-19 et de ses variants et, dans sa deuxième série d’arguments, le collectif liste des avis du conseil scientifique national sur notre situation sanitaire, des décisions judiciaires du Conseil d’Etat ou du tribunal administratif de la Guadeloupe, qui soulignent que les personnes vaccinées sont tout aussi porteuses et vectrices de la maladie.

Lettre ouverte du LKP au préfet de la Guadeloupe - 12/10/2021

Une lettre à laquelle le préfet de Région a répondu lors de sa conférence de presse sur la situation sanitaire ce mercredi. 
 

©Guadeloupe

 

Olivier Serva appelle les ministres à leurs responsabilités

Olivier Serva, député LREM et président de la délégation Outre-mer à l’Assemblée Nationale, demande quant à lui aux ministres de prendre leurs responsabilités. Il est contre toute entrée sur le territoire, sans test. Cette interpellation émane, donc, d’un pilier de la République en Marche.

Un appel à la "responsabilité" tout d’abord pour le maintien d’un test PCR négatif, pour entrer en Guadeloupe. Le parlementaire s’appuie aussi sur l’avis du Conseil Scientifique. Olivier Serva enfonce le clou et se dit "contrarié", parce que le "bon sens" n’est pas respecté, lorsque l’on supprime ces tests négatifs et que la fin de l’état d’urgence sanitaire, dans nos régions, n’est même pas respectée.

L'élu demande aussi un moratoire, sur l’obligation vaccinale des soignants. Sur ce volet, Olivier Serva fait le constat de la surdité des ministres de la santé et des Outre-mer. Le président de la délégation aux Outre-mer au Palais Bourbon n’a eu de cesse d’interpeller Olivier Véran et Sébastien Lecornu, sur un moratoire de cette obligation vaccinale des soignants, pour la Guadeloupe et la Martinique. Il y a un risque de rupture des services hospitaliers, si les soignants non vaccinés sont suspendus, rappelle-t-il.

Un appel à la "responsabilité" des ministres, pourquoi ? Parce que seul un texte normatif du Parlement ou de l’exécutif peut enrayer le rouleau compresseur de l’application de la loi, sur l’obligation vaccinale et le pass sanitaire.