Un somptueux trois-mâts est actuellement amarré au port de Bergevin, à Pointe-à-Pitre. Le Sørlandet bat pavillon norvégien. Ce navire de 55 mètres de long est un bateau-école, un internat qui accueille 66 garçons et filles âgés de 15 à 18 ans, venus du monde entier.
Une école sur les flots
Tous voyagent actuellement dans la Caraïbe, après avoir exploré l’Europe.
Dans un décor digne d’un film de pirates, ils nous viennent de Barbade et comptent se rendre ensuite à Sainte-Lucie.
Ainsi, depuis 2015, le Sørlandet permet à des jeunes d’explorer le monde, tout en les préparant à leurs années universitaires.
Durant 9 mois, en plus d’apprendre la navigation, les élèves suivent des cours comme dans n’importe quel établissement scolaire. Ils ont des heures de mathématiques, de physique, de chimie, de langues, etc.
Nous avons aussi une formation maritime. Mais ce n’est pas une école maritime. C’est une école ordinaire, mais à bord.
Commandant de bord du Sørlandet, Auguste Jansson [traduction de l'anglais]
Les étudiants doivent, quoi qu'il en soit, jouer les matelots et participer aux tâches quotidiennes à bord, lors de quarts, de jours comme de nuit ; opérations de nettoyage, d’entretien, de manœuvre des voiles, de barre, de vigie, de cuisine et des rondes de sécurité sont donc notamment au programme.
Arrivé ce samedi 20 janvier 2024, l’équipage est en Guadeloupe jusqu’au 26. L’occasion pour lui, durant cette escale, de visiter plusieurs sites remarquables de l’archipel, dont des musées.
Nous avons sensiblement le même programme depuis longtemps et, maintenant, nous essayons quelque chose de différent, d’une année à l’autre. Cette fois, nous sommes venus en Guadeloupe et j’espère qu’on reviendra ici chaque année. Nous avons une école à bord et le programme est assez chargé ici. Mais nous avons quelques jours de congé à terre, où les étudiants sont libres de faire (presque) tout ce qu’ils veulent, en plus des activités organisées.
Commandant de bord du Sørlandet, Auguste Jansson [traduction de l'anglais]
Je suis venu en Guadeloupe pour découvrir le pays, son histoire, ses paysages, ses villes, sa culture. J’aime pêcher au harpon aussi donc, chaque fois que je peux, je pêche avec un ami. Je ne connaissais pas du tout les Caraïbes. J’ai passé toute ma vie en Europe. Dans la Caraïbe, c’est beaucoup plus joli que la capitale croate, parce qu’il n’y a pas beaucoup de nature à Zagred. La mer est cristalline ici. Je veux aussi pratiquer le français, parce que mon français n’est pas très bon.
Tin, étudiant en langue, de nationalité croate
Nous trouvons, au contraire, que Tin parle parfaitement le français, n’en déplaise à ce jeune homme !
Les escales sont aussi des occasions, pour les jeunes, de se dégourdir les jambes, après tant de jours en mer. Et, cela tombe, bien, nous sommes en pleine période de carnaval en Guadeloupe !
Un bâtiment qui navigue depuis presque 100 ans
Construit en Norvège en 1927, le Sørlandet était déjà destiné à former de jeunes marins pour la marine marchande. En 1933, il a été l’emblème norvégien à l’exposition universelle "Century of Progress" de Chicago, aux États-Unis. Saisi par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale, le navire a ensuite été récupéré et restauré en 1948, pour reprendre la mer et, à nouveau, faire voyager des jeunes.
Un tel bâtiment nécessite d’être minutieusement entretenu. Et les travaux récurrents de maintenance et de réparation sont importants. L’équipage s’y plie à chaque escale.
Le public guadeloupéen peut-il monter à bord, visiter le Sørlandet et échanger avec l’équipage ? Pas pour le moment, répond le commandant, mais cette possibilité est envisagée pour les jours prochains, avant le largage des amarres.