Le harcèlement sexiste. Une situation qui perdure et que le SNUipp-FSU entend dénoncer. Une quinzaine de cas est à l'étude. Plusieurs témoignages de femmes victimes (principale adjointe, directrice, enseignantes..) apparaissent dans une déclaration liminaire du syndicat adressée à la rectrice.
Elles s'appellent Axelle... Bernadette... Catherine... Denise ou Evelyne... Et dans un document du syndicat de la Fédération syndicale unitaire, adressé à la rectrice d'académie, Christine Gangloff-Ziegler, elles témoignent des faits de harcèlement qu'elles ont vécus ou observés au sein des établissements scolaires dans lesquels elles sont en poste.
Des faits qui ne sont pas isolés
Leurs histoires ressemblent à celles de beaucoup d'autres femmes. Des histoires qui, hélas, ne sont pas des faits isolés.
Catherine raconte avoir dû faire face aux remarques et propos déplacés de son chef d'établissement. L'homme aurait fait savoir aux autres collègues qu'il aimait "les formes" de l'enseignante, puis lui avait reproché d'être enceinte. Reçu, à sa demande, par la rectrice, elle regrette depuis un statu quo pesant.
Je croise tous les jours mon agresseur dans mon établissement scolaire.
A tel point, que l'enseignante envisage aujourd'hui de démissionner.
Bernadette et Axelle, elles, ont eu affaire au même chef d'établissement. Elles parlent aussi de harcèlement, décrivent un climat anxiogène et l'absence de soutien de leur hiérarchie face à cette situation.
Evelyne, elle, se sent insultée "tous les jours en tant que femme". Dans l'établissement scolaire dans lequel elle travaille, il est "interdit aux filles de porter une jupe ou une robe", pour "éviter de tenter les garçons" aurait décidé le chef d'établissement. Et Evelyne de pointer du doigt son sexisme et sa misogynie. Elle précise que sa hiérarchie serait au courant, sans toutefois intervenir...
Une quinzaine de cas à l'étude selon le syndicat
Des témoignages, le SNUipp-FSU affirme en entendre régulièrement. De femmes souvent, mais aussi des hommes qui ont refusé de parler ouvertement, "par peur".
En conférence de presse, ce lundi 8 mars, en cette Journée internationale de lutte pour les droits de la femme, les membres du syndicat a voulu mettre en lumière le quotidien de ces personnes, parfois oubliées dans leur combat. Selon eux, il y aurait une quinzaine de cas à l'étude au sein de l'académie.
S'ils attendent une réaction de la rectrice, dont le silence apparaît comme "des insultes à l'ensemble de la profession", ils veulent aller plus loin en provoquant le débat sur cette question. Car au sein de l'Education nationale, les femmes, enseignantes, chefs d'établissements sont nombreuses... Et encore aujourd'hui, c'est la victime qui est culpabilisée.
Ce que regrette Tony Pioche, secrétaire général du SNUipp - FSU, pour qui "nous ne pouvons pas faire l'économie de ce débat". Le syndicaliste défend la nécessité de changements... De mentalité et de comportement qui doivent être inculqués aux élèves. Pour lui, au sein même de l'académie, il est important de revoir l'éducation apportée aux enfants.
De son côté, le rectorat reconnaît l'existence de ces faits. Christine Gangloff-Ziegler, rectrice d'académie, affirme que des médiations ont été mises en place et que la situation est gérée au cas par cas. Elle est interrogée par Claude Danican :
Christine Gangloff-Ziegler, rectrice d'académie de Guadeloupe