Les conclusions du Tribunal administratif de la Guadeloupe sont claires, la cardiologue aurait bel et bien été victime de harcèlement moral et empêchée d'exercer correctement sa profession.
La direction du CHU aurait donc bien mis des bâtons dans les roues de Mona Hédreville selon les conclusions du tribunal administratif. L'instance reconnaît aussi que la cardiologue a été victime de harcèlement moral de la part de Laurent Larifla, chef du service cardiologie du CHU et ancien supérieur. Au regard de ces faits, il ordonne la supression de la suspension de deux services cardiologiques, la réattribution de moyens matériels et humains nécessaires à l'exercice normal de la profession, et la sortie de la tutelle du Dr Larifla.
Un conflit en plusieurs étapes
Les relations entre Mona Hédreville et la direction du CHU ont eu plusieurs moments de fortes tensions. Retrait de matériel, disparition de dossiers de patients au cours d'un déménagement non concerté, absence de mise à disposition d'un local en adéquation avec son activité depuis son retour des Eaux Claires viennent s'ajouter à une pression morale. Cette ambiance délétère serait une conséquence de la prise de position forte du Dr Hédreville, en tant que porte-parole du collectif des agents du CHU, après l'incendie de 2017.
Pour l'heure, aucune des deux parties n'a tenu à s'exprimer sur ces conclusions, mais le CHU compte faire appel de la décision du tribunal administratif. Dans un communiqué, l'établissement précise tout de même que "la suppression de ces 2 UF a fait l'objet d'un avis favorable du directoire du CHUG. Elle a fait partie des mesures d'organisation interne prises en application de l'article L6143-7 du Code de la santé publique, modifié par la Loi 2016-41 du 26 janvier 2016 - art.107, art.136. En conséquence de quoi, le CHUG a décidé d'interjeter appel de cette décision devant le Conseil d'Etat".