Le tribunal délibère en faveur de la fermeture de la chasse

Le tribunal administratif a suspendu l'arrêté préfectoral autorisant la chasse, en Guadeloupe et à St-Martin, jusqu'à janvier 2024.
Les associations de protection de l’environnement ont obtenu satisfaction, auprès du tribunal administratif, au détriment de la Fédération départementale des chasseurs de la Guadeloupe. L’arrêté préfectoral autorisant la chasse de certaines espèces a été suspendu, lundi.

Le délibéré du tribunal administratif est tombé, hier (lundi 25 septembre 2023), suite au référé déposé par quatre associations de protection de l’environnement : la juge a ordonné la suspension de l’arrêté préfectoral du 6 juillet dernier autorisant la chasse en Guadeloupe et à Saint-Martin.

La saison est donc suspendue, pour ce qui concerne le gibier d’eau, le pigeon à cou rouge et les oiseaux de passage (17 espèces d'oiseaux concernées), qui ne doivent en aucun cas être tués, comme initialement prévu, du 29 juillet 2023 au 7 janvier 2024.
Idem pour les colombes à croissant, dont la chasse devait être ouverte du 1er septembre 2023 au 7 janvier 2024, alors qu'elle est en pleine période de nidification.

Les écologistes considéraient que la période de chasse, jugée trop longue, portait atteinte à la préservation des espèces, alors que les données de population étaient déjà insuffisantes ; ils parlaient notamment d' "espèces d’oiseaux en période de reproduction, rares, peu abondantes ou en déclin". Dans leur argumentaire, ils ont aussi avancé que les quotas de prélèvement étaient "trop approximatifs" et "trop contraignants".

Le tribunal administratif a aussi "retenu l'incompétence du préfet, pour fixer les dates de chasse aux oiseaux d'eau", puisqu'il s'agit d'une compétence ministérielle, selon l'un des avocats des associations ayant déposé la requête, Maître Mathieu Victoria. La préfecture, enfin, n'a produit aucune étude sur l'état de conservation du pigeon à cou rouge.

L’État est appelé, par ailleurs, à verser la somme globale de 2000 euros aux requérants, à savoir la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), l’Association pour la protection des animaux sauvages et du patrimoine naturel (ASPAS), l’Association pour la sauvegarde et la réhabilitation de la faune des Antilles (ASFA) et l’Association To-Ti-Jon.

Le jour de l’audience, vendredi dernier, le président de la Fédération départementale des chasseurs de la Guadeloupe, s’était dit plutôt surpris de la requête. Il pensait que les deux parties avaient trouvé un terrain d’entente, pour l’élaboration de cet arrêté.