Shatta, Mapouka, NDombolo, Soukous, Twerk... Toutes ces danses ont un point commun : elles se dansent avec les fesses. Inspiré de danses originaires de Côte d’Ivoire et du Congo, le Twerk s'apprend. En France, la chorégraphe Maïmouna Coulibaly fut l’une des premières à dispenser des cours. Elle a fait des émules. Originaire de Guadeloupe, Patricia Badin initie au twerk depuis 2015.
Cette danse est une danse de femmes. C’est une danse d'empowerment, c’est une danse de résilience, une danse militante... Je peux mettre tellement de choses dans cette danse. Une danse créative pour moi personnellement. Et puis les femmes se sont rendu compte qu'en dansant le twerk, il y avait quelque chose qui se passait dans leur corps.
Patricia Badin, professeur de twerk
Le twerk a des effets étonnants et la plupart des danseuses en sont devenues des fans inconditionnelles. Confiance, estime de soi... Comme Marie, qui s’est réapproprié son corps.
C’est une danse qui permet de vraiment se connecter avec son corps. Mais en fait, avec le twerk, j’ai découvert des zones de mon corps que je ne connaissais pas, que je ne maîtrisais pas du tout. Et au tout début, il y avait vraiment des mouvements que je ne pouvais vraiment pas faire. Ce n'était pas possible.
Marie Rousset, élève
Pour d’autres comme Judith, le twerk a permis de vaincre sa timidité.
Ça aide sur plein de choses. La confiance en soi, l’énergie que ça dégage à chaque fois... J’adore danser le dimanche soir parce qu’après, on démarre super bien la semaine. Et l'esprit de groupe, la sororité, la bienveillance...
Judith Céac, élève
Pour être une bonne danseuse de twerk, il faut aussi se libérer du regard des autres et accepter de se lancer sans a priori.
Je disais non, ce n'est pas mon monde, ce n’est pas ma culture. En fait, j’ai compris que c’est au-delà du genre, c’est au-delà de la race, c’est au-delà des croyances religieuses, c’est au-delà de tout cela, en fait.
Laura Ansaloni, élève
Et aux personnes qui trouvent encore que c’est une danse vulgaire qui dégrade l’image de la femme, Patricia a une réponse toute trouvée.
Ce sont des personnes dont ce n’est pas la culture, donc ils n'ont pas l’habitude de voir des hanches bouger, des fesses bouger... Et la deuxième chose, c’est que ce sont des danses de fertilité traditionnelles qui viennent de l’Afrique de l’Ouest. Pour les Afro-Descendants, danser avec les fesses, ce n'est pas sexuel. Par contre, en Occident, ça l'est.
Patricia Badin
Le twerk divise aussi bien qu’il fait vibrer. Patricia et ses élèves préparent un spectacle qui s’intitule "Fais sauter tes fesses comme des crêpes". Tout un programme...