Le nombre d'actes de piraterie et de brigandage dans le monde a légèrement augmenté en 2020 malgré la crise sanitaire, révèle lundi le MICA Center, le pôle d'expertise français dédié à la sûreté maritime. Dans la Caraïbe, les bateaux de plaisance sont les cibles des voleurs.
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"A défaut d'atténuer l'engagement des pirates et des brigands dans leurs activités illicites, la crise sanitaire aura contribué à son maintien", note l'amiral Pierre Vandier, chef d'Etat-major de l'Armée, en préambule du bilan présenté.
La crise sanitaire n'a pas épargné les pirates
L'Oorganisation des Nations Unies a estimé en novembre que le trafic maritime mondial accuserait une baisse de 4,1% en 2020 en raison des perturbations liées à la crise sanitaire.
Le nombre d'actes de piraterie (acte de violence commis à des fins privées, en haute mer (hors eaux territoriales) et de brigandage (acte illicite, commis à des fins privées contre un navire, ou contre des personnes ou des biens à son bord, dans les eaux intérieures, les eaux archipélagiques ou la mer territoriale d’un État) dans le monde s'est établi en 2020 à 375, contre 360 en 2019, selon le rapport de ce centre d'information, de coordination et d'alerte créé en 2016 à Brest.
Ce chiffre reste cependant largement inférieur aux sommets atteints en 2011, au plus fort des attaques au large de la Somalie, avec 669 événements.
Le golfe de Guinée, avec 114 événements (111 en 2019), demeure la zone la plus dangereuse du monde et les actes de piraterie s'y étendent désormais du large du Ghana jusqu'au large de la Guinée équatoriale.
Au total, 142 marins ont été kidnappés dans cette zone en 2020 (146 en 2019) avec une durée moyenne de détention de 30 jours.
Dans l'océan Indien, le nombre d'événements (55 en 2020 contre 25 un an plus tôt), bien que relativement faible, augmente du fait en grande partie d'une hausse des vols au mouillage dans le golfe du Bengale.
En Asie du Sud-Est, le brigandage progresse, notamment dans les détroits de Singapour et de Malacca. Sur les 96 événements recensés en 2020, 50 concernent en effet ces détroits où des groupes de voleurs abordent les navires pour voler du matériel.
Les plaisanciers, cibles des voleurs dans la Caraïbe
Le nombre d'actes de brigandage en Amérique latine - en baisse par rapport à 2019 avec 135 événements - reste élevé avec 109 actes à l'encontre du commerce maritime. Tandis que la plaisance demeure la cible de voleurs qui sévissent sur l'ensemble de l'arc antillais. Les vols se produisent principalement sans violence à bord de voiliers et de yachts au mouillage.
Le nombre d’actes de brigandage est en forte hausse en 2020. Les vols ont lieu majoritairement sur des bâtiments de commerce au mouillage à Port-au-Prince, en Haïti. Les brigands sont équipés d’armes blanches et parfois d’armes à feu dont ils se servent pour intimider les équipages.
Malgré une baisse significative du nombre d’évènement reportés sur certaines îles, l’ensemble de l’arc antillais demeure une zone dans laquelle de nombreux actes de brigandage ont lieu contre les navires de plaisance. Les vols se produisent majoritairement au mouillage et les brigands agissent discrètement. Les îles les plus touchées en 2020 sont Saint-Vincent-et-les-Grenadines (11 incidents), la République dominicaine (6 incidents), les Antilles néerlandaises (6 incidents) et la Martinique (5 incidents). Toutefois, la Guadeloupe recense plusieurs incidents, à Sainte-Anne, au Gosier et à Pointe-à-Pitre.
Le MICA Center (Maritime Information Cooperation & Awareness Center), hébergé au sein de la préfecture maritime de l'Atlantique, est chargé de soutenir les armateurs, les compagnies et les acteurs maritimes. Il se compose d'une trentaine de personnels de la Marine nationale et de marines de pays partenaires et veille 7j/7 et 24h/24 sur le trafic maritime mondial.