Huit mois après les faits, le meurtre du chef d'entreprise Mickaël Paturot reste dans les mémoires. L'homme de 39 ans avait été tué, à son domicile, dans la nuit du 22 au 23 septembre 2023. Il avait reçu une balle en plein thorax, décédant quelques minutes plus tard.
Affaire Mickaël Paturot : 4 mineurs dont le fils de la victime et 4 jeunes majeurs impliqués
La vidéosurveillance, avait permis de voir 7 individus aux visages dissimulés et gantés, tourner autour du domicile de la victime. Trois armes étaient également visibles sur la vidéo.
Des investigations, perquisitions, gardes à vue ont permis d'identifier et d'interpeller les différents auteurs.
Le 24 septembre au soir, le fils de la victime, âgé de 16 ans, s'était présenté avec son représentant légal et un avocat au commissariat pour révéler avoir été en lien avec les auteurs des faits. Il se désignait alors comme le commanditaire des faits ayant entraîné le décès de son père. Il avait demandé à un jeune homme qu'il connaissait, de commettre le vol au domicile de Mickaël Paturot.
L'adolescent avait un différend avec son père.
À l’issue de sa garde à vue, le mardi 26 septembre, il avait été déféré devant un juge d’instruction et mis en examen pour complicité de meurtre lié à un vol avec arme, et complicité de tentative de vol avec arme.
Le juge des libertés et de la détention l'avait ensuite placé en détention provisoire.
Dans ce dossier, explique Caroline Calbo, procureure de la République de Pointe-à-Pitre, "il y a eu plusieurs vagues d'interpellations". Les dernières ont eu lieu récemment, a précisé la procureure.
Elles ont permis de mettre en cause 4 mineurs, âgés de 15, 16 et 17 ans et 4 jeunes majeurs (18 et 19 ans). Parmi eux, 7 sont actuellement en détention provisoire. L'un des mineurs sous contrôle judiciaire avec placement dans un centre.
Ils ont été mis en examen pour les faits d'homicide concomitant à un autre crime et vol avec arme.
La suite de l'instruction permettra de démontrer les responsabilités de chacun dans ce braquage qui a mal tourné.
Affaire Maria Cabrera : l'auteur du coup de feu a reconnu son implication
Autre affaire qui avait choqué, notamment au sein de la communauté dominicaine, le meurtre de Maria Cabrera.
Deux hommes, visages dissimulés, l'un armé, avaient fait irruption dans le restaurant de la victime, situé rue Nassau, à Pointe-à-Pitre, le 15 mars dernier, alors que des clients dînaient. Les deux individus avaient tenté d'extorquer ces derniers. Ils demandaient ensuite l'argent de la caisse à Maria Cabrera, propriétaire des lieux.
Ils finissaient par l'abattre. Elle a vraiment été abattue d'une balle qui a entraîné son décès immédiat, malgré la tentative de secours réalisée par une aide-soignante, une passante.
Caroline Calbo, procureure de la République de Pointe-à-Pitre
Les clients entendus rapidement ont permis d'avoir une description des braqueurs meurtriers. Une enquête de voisinage et le visionnage d'images de vidéosurveillance des alentours ont été effectués.
Mais quelques jours plus tard, le tireur a été interpellé.
Il a été, lors d'un contrôle par les services de police interpellé en pointant son arme sur les policiers, donc en flagrance. La police technique et scientifique a pu faire un rapprochement entre lui et des traces qui avaient été relevées sur les lieux du meurtre de Maria. Ces éléments matériels ont permis de l'identifier formellement comme le tireur.
Caroline Calbo, procureure de la République de Pointe-à-Pitre
L'homme, âgé de 30 ans, a été écroué dès le 28 mars dernier. Il a reconnu son implication et avoir tiré, ce soir-là. Toutefois, les circonstances du tir ont fait l'objet de plusieurs versions de sa part. L'instruction pourrait permettre d'y voir plus clair.
Une information qui n'a pas été divulguée, dans un premier, insiste la procureure, afin de mener à bien l'enquête, identifier et interpeller son complice.
Ce dernier, qui lui aurait donné d'instructions, est âgé de 25 ans. Il a, lui, été écroué le 24 avril 2024.
Les deux hommes avaient effectué le repérage des lieux. Ils ont été mis en examen pour meurtre aggravé et sont actuellement en détention provisoire.
Les deux individus, de nationalité dominiquaise, étaient entrés illégalement sur le territoire, quelques mois auparavant.