Dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, la préfecture a interdit tout défilé carnavalesque et tout rassemblement. En dépit de cette directive, plusieurs carnavaliers sont sortis dans la rue, ce dimanche. Les membres d'autres groupes ont renoncé à sortir mais se sont réunis dans leur locaux
La tentation a été trop forte ?
Ils ont bravé l'interdiction préfectorale de défiler et de se rassembler, en ces temps de pandémie. Quelques groupes, connus ou informels, sont sortis dans la rue, ce dimanche 10 janvier 2021. D'autres ont joué de leurs instruments, sans s'éloigner de leur local.
Cela a été le cas à Pointe-à-Pitre :
... mais aussi à Sainte-Anne...
... à Grand-Camp, aux Abymes...
... ou encore à Le Moule.
Une désobéissance assumée
Ces carnavaliers ont intentionnellement désobéi aux autorités.
Kenny Bélia estime que si les gens peuvent aller au supermarché, les adeptes du carnaval devraient pouvoir librement célébrer ce moment important pour eux. Le président du groupe K'Mas répond à Jean-Marie Mavounzy :
Kény Bélia : "Nou ni lenprésyion péyi la pa tan nou ankò"
Les membres du groupe Masko, quant à eux, ont choisi, hier, de rester à leur local, pour un moment de partage et de musique. Pas question pour eux de ne pas respecter la tradition locale. Dominique Castry dénonce le fait d'être traité comme un enfant, par l'interdit, alors que les acteurs du carnaval, en Guadeloupe, sont des personnes responsables :
Dominique Castry : "Kannaval sé mès é labitid annou"
Hier soir, le local du groupe Radikal Mas a été visité par une vingtaine de policiers, à Pointe-à-Pitre. Les agents ne sont pas allés à la confrontation, avec les dizaines de caranavaliers rassemblés. Ils ont fait des photographies et ont noté le nom du président de l'association... puis sont repartis dans l'indifférence des personnes présentes.
Echauffourées à Cayenne, en Guyane
En Guyane, les défilés ont dégénéré. Nombreux étaient les carnavaliers à avoir bravé les interdits et à défiler dans les rues de Cayenne, alors que tous les rassemblements, notamment carnavalesques, sont également interdits, sur le territoire. Les forces de l'ordre sont intervenues, avec des équipes cynophiles et ont usé de bombes lacrymogènes, pour disperser les membres des groupes présents.
Un usage de la force qui a choqué et suscité bon nombre de réactions réprobatrices.