On les savait attachés au développement du potentiel de l'organisation sanitaire ou hôtelier de la Guadeloupe. On connaissait moins leur passion pour le patrimoine. Pourtant, en collectionneurs avertis, Pierre et Corinne Sainte-Luce ont eu tôt fait de savoir que le manuscrit allait être vendu aux enchères.
Et comme ils en connaissaient la valeur, historique mais aussi personnelle quant au personnage même de Schoelcher, ils ont donc tout mis en oeuvre pour acquérir l'ouvrage.
Un journal de Victor Schoelcher qu'ils vont devoir protéger pour le conserver mais dont ils mettront le contenu à la disposition des chercheurs. Parce qu'une telle oeuvre peut mieux que tout autre récit, parler en profondeur de son auteur.
170 feuillets écrits entre 1870 et jusqu'à sa mort en 1893, dans lesquels Schoelcher décrit ses rencontres, ses réflexions, ses engagements et c'est son époque contemporaine que l'on découvre à travers son regard.
Des écrits chargés d’émotions où l’on peut ressentir la fierté de Victor Schœlcher d’avoir participé à la libération des esclaves, comme dans ce passage qui confie :
« Après la Révolution de Février, j’ai servi sous le magnanime gouvernement provisoire que j’admire et que j’honorerai toujours, j’ai contribué à deux de ses plus nobles actes : l’abolition de l’esclavage dans nos colonies et du châtiment corporel qui souillait encore notre Code maritime. ».
Victor Schoelcher
Des mots forts, qui pourront peut-être, apaiser certaines mémoires…