D'un côté, les bœufs, cochons, lapins et autres cabris sont des victimes des barrages routiers, car abandonnés sur les exploitations auxquelles les agriculteurs peinent à accéder.
Mais par ailleurs aussi, plusieurs de ces animaux gagnent un sursis, dans l'actuel contexte de blocage de la Guadeloupe : le calendrier des abattages est décalé.
Un volume d'abattage moindre
L’Iguavie, l'interprofession guadeloupéenne de la viande et de l'élevage, lance un cri d’alarme. Ses membres demandent un peu de souplesse, sur les barrages routiers. Ils craignent une rupture d’approvisionnement, dans la chaîne d’alimentation des animaux.
En effet, l’abattage a été réduit et, de ce fait, c’est toute une filière qui se voit déséquilibrée.
Elie Shitalou, secrétaire général de l’Iguavie, rappelle que les éleveurs sont des Guadeloupéens dont le travail vise à alimenter le marché local :
Elie Shitalou : "Pas d'abattage, pas d'acheminement dans les abattoirs, pas de livraison... "
L'Iguavie souhaite que tous les acteurs de la filière élevage puissent passer, aux différents barrages érigés dans l'archipel. Ainsi, les manifestants seront en accord avec l'une de leurs revendications, qui vise à ce que la production locale soit privilégiée et développée, pour avancer vers l'autosuffisance alimentaire du territoire.
Elie Shitalou : "Cette situation là, elle fait la part belle aux importations"
Le nombre d’abattages, la semaine dernière, a diminué de moitié.
Des animaux délaissés
Par ailleurs, plusieurs agriculteurs se sont plaints, ces derniers jours, alors que certains barrages routiers sont hermétiques, de ne pas pouvoir aller sur leurs exploitations quotidiennement, pour nourrir leurs animaux et leur donner à boire. La survie de ces bêtes est en jeu, en pareille situation.
Leur appel a été entendu, par le Collectif en lutte contre l'obligation vaccinale et le pass sanitaire. Si bien que ses membres ont ajouté les agriculteurs à la liste des usagers prioritaires, que les barricadiers doivent laisser passer, à l'instar des ambulances, des infirmiers libéraux ou encore des patients.
La consigne du Collectif a été globalement entendue, par les groupes mobilisés sur les points de blocage. Mais des ratés sont encore à déplorer.
Pour aller plus loin :
A écouter le reportage réalisé par Josiane Champion, avec Renus Lapin, président de Karukéra Porcs, l'une des deux coopératives porcines de l'archipel.
Reportage : difficultés de la filière porcine, en ces temps de blocage.