Le poids de la main de l’homme sur le phénomène de prolifération des algues brunes n’est plus vraiment discuté mais il reste néanmoins à en déterminer la véritable raison et la façon dont on pourrait l’alléger.
Ces deux publications contribuent à ce défi.
D’abords les chercheurs brésiliens de l’Université de Para à BELEM viennent de rendre public les premiers résultats de leurs études sur la contribution supposée du fleuve Amazone dans ce phénomène. Ils ont ainsi établi, après 8 campagnes océanographiques, que les concentrations en azote relevées en superficie de la colonne d’eau du plateau continental amazonien, n’ont jamais été aussi élevées depuis 10 ans.
Les scientifiques estiment que des facteurs anthropiques tels que l'agriculture, la déforestation, l'élevage, ou encore le dysfonctionnement du traitement des eaux usées urbaines domestiques et industrielles sont sans surprise à l’origine du phénomène.
La capacité importante des algues brunes à cumuler des nutriments et éléments chimiques est au cœur de la seconde publication publiée elle par des chercheurs de l’université de Brest. Ils se sont attachés à comparer les concentrations en arsenic entre algues pélagiques, prélevée en mer des sargasses ou dans le courant nord équatorial et celles de nos littoraux. Les échantillons ont été prélevés en Guadeloupe et en Martinique.
Ils concluent que ces concentrations en arsenic sont bien plus importantes en haute mer, jusqu’ à 4 fois supérieure.
Ces taux diminuent lorsque les sargasses touchent nos terres. En revanche, la nature ayant horreur du vide, il s’agit en fait d’un transfert. Les algues se chargent alors en métaux lourds issus de nos rejets : aluminium, fer, chrome, cobalt ou manganèse.
L’étude ne le mentionne pas mais la Chlordécone est elle aussi capté par les algues.