Les réactions, après l’assassinat de deux journalistes en Haïti

Les journalistes Frantzsen Charles de "Fs News" et Tayson Lartigue, fondateur du "Ti Jenn Jounalis" ont été tués par balle, en Haïti, le 11 septembre 2022.
Après le meurtre par balle de deux jeunes journalistes, dimanche, dans un quartier réputé dangereux de Port-au-Prince, par les membres d’un gang, les réactions s’enchainent. Nombreux sont ceux qui condamnent ce double crime et qui réclament justice.

On observe une intensification des violences contre la presse, en Haïti, où deux journalistes de médias en ligne ont été abattus, dimanche dernier (le 11 septembre 2022), à Cité Soleil, quartier de la capitale Port-au-Prince où règne l’insécurité. Sur place, les gangs armés font la loi et s’affrontent, depuis plusieurs mois.

Victimes d’une embuscade

Frantzsen Charles de Fs News Haïti et Tayson Lartigue, fondateur du Ti Jenn Jounalis, faisaient partie d’un groupe de sept journalistes en immersion à Cité Soleil, dans le but de réaliser un reportage sur les affrontements entre gangs armés.

Au lendemain de la mort d’une adolescente de 17 ans, Christelle Delva, mortellement touchée par une balle à la tête, ces professionnels étaient allés à la rencontre des parents de cette jeune victime, quand ils ont été pris dans une embuscade. 

Après avoir tué les journalistes, les malfaiteurs auraient brulé leurs corps qui, donc, n’ont pas été retrouvés. Leurs confrères survivants ont eu grand mal à quitter les lieux et à s’enfuir.

Emotion et indignation

"Nous exigeons justice en faveur de notre collègue", a écrit FS News Haïti, sur sa page Facebook, dans son message annonçant la mort de son journaliste.

Le premier ministre haïtien, Ariel Henry, s'est dit "profondément choqué" par ce double meurtre. "Nous condamnons énergiquement cet acte barbare", a-t-il tweeté, lundi soir.

Pour Ady-Jean Gardy, le secrétaire général de la Fédération haïtienne de la Presse, ces meurtres ne doivent pas rester impunis. Il réclame l’ouverture d’une enquête et des poursuites, "dès le retour de l’état de droit", en qualifiant les faits de "crime crapuleux".

Autre réaction : celle de Jorge Canahuati, président de l’Association interaméricaine de la presse (IAPA), qui a exprimé sa solidarité envers les journalistes d’Haïti qui "exercent leur métier dans des conditions de risque extrême et dans un contexte défavorable, en termes de ressources et de protection". 

Cinq journalistes ont été tués, dans le pays, depuis le début de l’année.