SMGEAG : un plan de sauvegarde et un calendrier présentés à l’Etat, pour garantir la pérennité des subventions

Empêtré dans les conséquences d’une mauvaise gestion financière, le Syndicat mixte de gestion de l’eau et de l’assainissement de la Guadeloupe (SMGEAG) va devoir se serrer la ceinture et montrer patte blanche à l’Etat, qui veille au grain.
La mise en place d’un plan d’économie s’impose ; il doit assainir sa comptabilité, dans tous les domaines.
Un tel projet de sauvegarde a été présenté, la semaine dernière, au ministre des Outre-mer François-Noël Buffet ; le président de l’opérateur Ferdy Louisy, élu il y a moins d’un mois, après la démission de son prédécesseur Jean-Louis Francisque, a été reçu à Paris, pour évoquer la situation difficile dans laquelle se trouve le syndicat. Conscient des efforts nécessaires à réaliser, Ferdy Louisy a tenté de rassurer l’Etat.

Des "mesures drastiques"

Le Plan de sauvegarde du SMGEAG doit être mis en œuvre dans les prochains mois. Le président parle d’engagements forts, d’un plan drastique d’économie, à tous les niveaux : gestions financière et humaine, exploitation, fonctionnement, investissement, etc.
Un plan de départs volontaires doit être négocié avec le personnel.
Par ailleurs, l’opérateur évoque la nécessité de renouer avec la confiance de la population guadeloupéenne... pour qu’elle paie les factures d’eau.

Nous avons constaté que, depuis quelques semaines, le syndicat n’arrive plus à encaisser au niveau des usagers. Donc, il faut qu’on puisse, avec l’Etat, remettre en confiance les usagers, pour leur dire qu’il y a un vrai changement qui sera opéré à la tête du syndicat.

Ferdy Louisy, président du SMGEAG

L’État viendra en soutien de l’opérateur aussi sur le plan organisationnel ; des assistants techniques viendront accompagner les équipes locales, des formations seront dispensées aux agents

Un calendrier d’actions serré

En l’état actuel des choses, Paris n’abandonne pas le navire SMGEAG, mais demande des garanties, affirme le nouveau président.

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Pour répondre à cette exigence de transparence budgétaire, Ferdy Louisy se donne un délai de quelques mois, avec comme échéance le courant du premier semestre 2025.
Le président du SMGEAG a présenté au ministre des Outre-mer un calendrier d’actions visant à redresser la situation ; calendrier très serré qu’il faudra respecter, sous peine de voir l’Etat fermer le robinet des subventions.

J’étais très attendu, par rapport aux changements qui étaient demandés par l’Etat, tant au niveau de la gouvernance, que de l’administration. Et j’ai été écouté ; nous avons pris ensemble des engagements, pour que l’Etat poursuive son soutien.

Ferdy Louisy, président du SMGEAG

En attendant, parle les urgences, il est question de garantir les salaires des deux derniers mois de l’année, dans un contexte de déficit de trésorerie considérable.

A ce propos, pour novembre, Ferdy Louisy a décidé de privilégier le paiement des rémunérations des agents, au détriment du délai légal de paiement des fournisseurs. Il compte donc sur l’investissement de ses troupes, pour œuvrer pour le bien de la population.

Il est clair que le but est de faire en sorte que les agents qui travaillent déjà participent au plan de redressement et que nous donnions de l’eau, en qualité et en quantité, aux usagers.

Ferdy Louisy, président du SMGEAG

Ferdy Louisy rappelle que le SMGEAG nécessite la mobilisation de tous, y compris de ses salariés et des usagers. L’enjeu est la sauvegarde des emplois, mais aussi de l’eau, un patrimoine nécessaire à la Guadeloupe de demain.