Une acharnée du travail, une amoureuse de la Guadeloupe, une combattante. Une femme attachante, déterminée, engagée, une militante. Au lendemain de la mort de Victoire Jasmin les communiqués ont afflué de toutes parts.
C'est la Guadeloupe entière qui, sous le choc, a fait part de son émotion et a voulu saluer l'œuvre accomplie par cette personnalité publique, reconnaissant à la foi ses qualités professionnelles de cadre de santé au CHU, sa force de travail, ses convictions au sein de l'association de parents d'élèves la FAPEG, ou au sein de l'association de valorisation de la femme FORCE ; son engagement en tant que conseillère municipale de Morne-à-l'Eau puis en tant que sénatrice et enfin, juste également ses qualités humaines, son enthousiasme, son énergie, sa générosité, sa simplicité, sa verticalité, son accessibilité, sa capacité d'écoute, sa gentillesse.
Des réactions presque unanimes de la droite à la gauche de l'échiquier politique, des maires aux sénateurs, du MEDEF au Club des Femmes d'Outre-mer, du Préfet à l'UPLG, des Basse-Terriens aux Mornaliens.
L'histoire aurait pu s'arrêter là, retenir le travail accompli contre les violences, pour la femme, pour la santé, la parentalité, la prévention des risques naturelles... mais non ! Il a fallu que la toile s'en mêle ! Les réseaux sociaux dégoulinant de bêtises et d'indécences, ergotant sur les causes du décès de la sénatrice, transformant en médecins légistes tous les quidams du web, osant même verser dans le sempiternel débat "vaccinés-non-vaccinés", comme s’il fallait toujours un peu salir via la rumeur. "Calomniez, calomniez il en restera toujours quelque chose", disait le philosophe anglais Francis Bacon.
J'ose pour ma part croire que ce n'est valable que pour une catégorie d'individus qui adorent se vautrer dans la fange, que l'essentiel de l'Humanité elle préférera retenir les quelques lignes que certains sont capables d'écrire dans le grand livre de l'Histoire avec un grand "H", lors de leur court passage sur terre.