Les vaccins contre le papillomavirus/HPV et les infections à méningocoques au cœur d'une semaine de sensibilisation

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Lancée par l'ONU en 2005, la semaine européenne pour la vaccination vise à sensibiliser le public et les professionnels de santé sur l’importance de la vaccination pour tous les âges et la nécessité de faire les rappels nécessaires.  Aujourd'hui, ce ne sont pas moins de 200 pays qui participent à cette campagne grandeur nature en faveur de la vaccination

Pas simple de promouvoir la vaccination tous azimuts après les années Covid et la polémique liée au vaccin contre le Covid 19.

Et pourtant, la semaine qui commence est placée, comme avant la crise sanitaire, sous le signe de la sensibilisation à l'importance de la vaccination.

Cette année, l'accent est mis particulièrement sur les vaccins contre le papillomavirus/HPV et contre les infections à méningocoques.

Le papillomavirus/HPV

Les papillomavirus, qu’on appelle aussi HPV (Human Papillomavirus) ou VPH (virus du papillome humain) sont une vaste famille de virus (il en existe plus de 200 types). Ils sont classés en fonction de leur tropisme et de leur pouvoir pathogène :

  • les HPV à tropisme cutané : ils infectent les cellules épithéliales de la peau. Ils peuvent être à l’origine de tumeurs bénignes comme les verrues plantaires mais aussi favoriser certaines tumeurs malignes tel que le carcinome spinocellulaire (= cancer de la peau).
  • les HPV à tropisme muqueux : ils infectent les cellules épithéliales des muqueuses génitales et orales. On les sépare en deux sous-groupes :
    • Les HPV à bas risque cancérogène (HPV 6 et 11 par exemple). L’infection par ces virus peut provoquer l’apparition de tumeurs bénignes ou condylomes (= verrues génitales). Celles-ci peuvent être invalidantes et nécessiter un traitement long et récidiver fréquemment.
    • Les HPV à haut risque cancérogène qu’on appelle aussi oncogènes (HPV 16, 18, 31, 33, 45, 52, 58 et en particulier les HPV 16 et 18). Ils peuvent provoquer le développement de lésions précancéreuses qui peuvent évoluer au bout de plusieurs années voir dizaines d’années en cancers.

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La lutte contre les papillomavirus et les cancers qu’ils peuvent provoquer repose sur la combinaison de deux types de prévention complémentaires :

  • La vaccination en prévention primaire, c’est-à-dire avant l’infection pour diminuer la fréquence des nouveaux cas d’infection à HPV. Elle permet de prévenir les lésions précancéreuses et/ou cancéreuses qui seraient provoquées par des HPV cancérogènes.
  • Le dépistage du cancer du col de l’utérus en prévention secondaire, c’est-à-dire au moment de l’infection mais à un stade précoce pour réduire la durée et l’évolution de l’infection à HPV. Il permet de diagnostiquer ces lésions avant leur éventuel développement en cancer.

La vaccination consiste à introduire dans le corps un microbe inactif. Notre organisme va alors produire des anticorps pour se défendre. Ainsi, si au cours de la vie, le corps rencontre le microbe il va se défendre plus rapidement grâce aux anticorps qui vont neutraliser le microbe pour ne pas laisser la maladie se développer. Le schéma ci-dessous illustre ce principe. Cependant, il est important de noter qu’aucun vaccin n’est efficace à 100%.

Vaccination contre les HPV

En France, le calendrier vaccinal  stipule que « la vaccination est recommandée pour toutes les jeunes filles et pour tous les garçons âgés de 11 à 14 ans révolus ». Ceci pour : 

  • freiner la transmission des papillomavirus au sein de la population générale ;
  • mieux protéger les filles et femmes non vaccinées ;
  • mieux protéger les garçons et hommes quelle que soit leur orientation sexuelle.


Les méningocoques 

Les méningocoques sont des bactéries qui peuvent provoquer des maladies très graves comme les méningites ou les septicémies qui peuvent être mortelles ou laisser des séquelles importantes. Un état de choc non expliqué peut survenir. Le cerveau et la moelle épinière peuvent être touchés.

Les méningocoques peuvent être présents dans l’arrière de la gorge, sans pour autant rendre malade : 5 à 10% de la population sont porteurs de la bactérie sans symptômes. La contamination se produit par des contacts proches et prolongés avec un porteur du germe. Cette bactérie se transmet, par exemple, par la toux ou les postillons.

Dans certains cas, les méningocoques peuvent se multiplier et passer dans le sang : on parle d’infection invasive à méningocoque (IIM).

Les formes les plus graves des infections à méningocoques sont les méningites (infections du liquide et des membranes qui enveloppent le cerveau) et les septicémies. Elles peuvent conduire au décès ou laisser des séquelles importantes.

L’apparition sur le corps de taches rouges ou violacées qui s’étendent très rapidement est le signe d’un purpura fulminans, une complication redoutable, mortelle dans 20 à 30% des cas en quelques heures en l’absence de traitement administré en urgence. (Documentation : Vaccination Info Service.fr)

Cependant, la fréquence et la proportion des maladies invasives dues aux méningocoques W et Y ont augmenté depuis 2014 – même si leur nombre par année reste limité (en moyenne 5-6 infections par année chez les moins de 20 ans).
Les infections invasives à méningocoque sont associées à une morbidité et mortalité importantes. Leur signalement et leur surveillance visent à renforcer la prévention de cette maladie. 

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En France, la vaccination par le vaccin méningococcique C a été introduite dans le calendrier vaccinal en 2010 pour tous les nourrissons, et étendue aux enfants et adultes jusqu’à 24 ans. L’objectif est d’obtenir une large immunité de groupe pour limiter les épidémies.

Vaccination en chiffre

Les chiffres de la vaccinations en Guadeloupe

DTP, coqueluche, Haemophilus influenzae b (Hib) et hépatite B :
Le pourcentage de nourrissons vaccinés contre l’hépatite B en Guadeloupe a atteint près
de 99,7% pour les cohortes de naissance 2021, 2020 et 2019, avec un gain de couverture
vaccinale de 0,2 point entre 2019 et 2021.
Pneumocoque :
La couverture vaccinale contre le pneumocoque chez les nourrissons en Guadeloupe a augmenté de 0,2 point entre les cohortes 2019 et 2021 pour la première dose et a diminué de -2,2 points pour la troisième dose entre les cohortes 2018 et 2020.

Rougeole, oreillons, rubéole (ROR) :

En Guadeloupe, la couverture vaccinale ROR (1 dose) chez les enfants de la cohorte 2020 âgés de 21 mois a augmenté de 2 points par rapport à la cohorte 2018, tandis que la
couverture vaccinale ROR (2 doses) chez les enfants de la cohorte 2019 âgés de 33 mois
a diminué de 1,6 point par rapport à la cohorte 2017, ce qui pourrait être attribué aux effets des confinements successifs sur l’accès aux soins.

Infections invasives à méningocoque C :

En Guadeloupe, la couverture vaccinale contre le méningocoque C (1 dose) chez les
enfants de la cohorte 2021 a augmenté de plus de 5 points par rapport à la cohorte 2020.
La couverture vaccinale contre le méningocoque C en Guadeloupe en 2021 est inférieure
à l’objectif de 95% chez les enfants de 24 mois ainsi que chez les enfants, adolescents et
jeunes adultes de différentes tranches d’âge, bien que globalement en augmentation par
rapport à 2020.


Papillomavirus humain (HPV) :

La couverture vaccinale contre le papillomavirus humain (HPV) chez les jeunes filles en
Guadeloupe reste encore trop faible, bien que montrant une lente progression ces dernières années, avec un taux de couverture de 25,1% et de 17% pour le schéma complet
chez les filles de 16 ans en Guadeloupe en 2021, avec des gains de 1,2 à 2,1 points de
pourcentage entre 2020 et 2021, et ce niveau de couverture reste en dessous du niveau
national et insuffisant pour prévenir la circulation du virus. Les données de couverture
vaccinale HPV chez les garçons ne sont pas encore disponibles.

Grippe :

La grippe est responsable chaque année de plusieurs milliers de décès, dont la très grande majorité survient chez les personnes âgées. Malgré une efficacité modérée et variable selon les saisons, la vaccination associée aux gestes barrières reste la mesure de prévention la plus efficace. La vaccination permet en moyenne de réduire le risque de décès chez les personnes âgées vaccinées d’environ un tiers.
La couverture vaccinale contre la grippe en Guadeloupe a diminué entre les saisons
2019-2020 et 2021-2022, avec des taux de couverture vaccinale faibles, notamment chez
les personnes à risque âgées de moins de 65 ans et de 65 ans et plus, probablement en
partie en raison du contexte de la pandémie de Covid-19 où les couvertures vaccinales
antigrippales ont toujours été peu élevées, restant loin de l’objectif des 75% de couverture pour les personnes à risque.

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