La décision du tribunal de Fort de France ne les a pas surpris. Pourtant, comme dans un instinct de survie, les salariés de France Antilles Guadeloupe ont espéré jusqu'au bout une meilleure fin pour ce triste feuilleton judiciaire. Ce jeudi matin, ils sont sous le choc. Cette fois, c'est la fin.
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L'atmosphère est lugubre, presque plus triste qu'une veillée. Dans ces locaux où les coeurs étaient à l'unisson pour faire sortir chaque jour les éditions du journal, cette fois encore, ils battent, mais c'est la tristesse, l'amertume, le dépit et la colère qui les font battre. Dans les couloirs, c'est le même sentiment qui se lit sur les visages. L'impression d'un immense gachi et surtout, de plusieurs années d'efforts, de combats, d'investissements personnels et collectifs qui n'auront même pas été reconnues. Et là, le goût d'amertume dans la gorge se transforme en mots qui dénoncent.
Un sentiment partagé par les salariés de la Martinique qui étaient au tribunal de Fort de France ce jeudi matin pour entendre la décision.
Pourtant, lors de la préparation des 50 ans du quotidien des Antilles et de la Guyane, chacun avait voulu y croire. Tout avait été fait pour rappeler aux uns et autres que France-Antilles avait été le témoin de toute la fin du 20ème siècle en Guadeloupe, en Martinique et en Guyane et de ce début du 21ème siècle.
Des mots qui seront rappelés lorsque le journal vivait une mutation de la dernière chance l'an dernier. Il s'agissait de tout faire pour le moderniser et le rendre viable. Les salariés s'y étaient investis parce qu'ils voulaient y croire. Aujourd'hui, ils sont tous désabusés.
Ce jeudi matin, le journal parle lui-même de ses dernières pages, les dernières de son histoire commencée en 1965 quand certains de ses 235 salariés répartis en Guadeloupe, Martinique et Guyane, n'étaient même pas encore nés. Mais des mots pour dire qu'ils veulent croire en un sursaut citoyen en Guadeloupe pour
Mais en attendant, à France-Antilles Guadeloupe, ce jeudi 30 janvier 2020, jour où le tribunal de commerce de Fort-de-France a décidé la liquidation judiciaire du groupe France-Antilles, ce sont les larmes qui prévalent. Il y aura peut-être une dernière édition, un dernier magazine, un baroud d'honneur... peut-être. Mais pour l'heure, il y a des pleurs.
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REACTIONS :
- Les élus :
Les réactions
Les élus
* Dans un communiqué commun, Hélène Vainqueur-Christophe, Victoire Jasmin et Victorin Lurel estiment que cette affaire
« France Antilles, c'est un coup de Jarnac de l’Etat »
Ils précisent : "Une forme de cynisme et de forfaiture a donc fini par prévaloir autour de ce dossier pour aboutir à la liquidation de l’entreprise et faire table rase avant, probablement, de relancer un nouveau quotidien. Nous ne pouvons que déplorer une telle approche qui fait peu de cas de l’emploi et du destin des salariés"
* Pour sa part, la députée Justine Bénin a déclaré :
"C’est avec tristesse et gravité que j’apprends le placement en liquidation judiciaire du groupe France Antilles par le tribunal de commerce de Fort-de-France. Placé en redressement judiciaire il y a moins d’un an, le groupe de presse était confronté à des difficultés financières qui n’ont pas su être relevées, malgré l’accompagnement de l’Etat et les projets d’investissements privés.
Aujourd’hui, mes pensées et mon soutien vont aux personnels et aux journalistes de France Antilles. Il est absolument indispensable qu’un accompagnement humain et professionnel dans la durée leur soit offert pour surmonter cette épreuve."
Pourtant, lors de la préparation des 50 ans du quotidien des Antilles et de la Guyane, chacun avait voulu y croire. Tout avait été fait pour rappeler aux uns et autres que France-Antilles avait été le témoin de toute la fin du 20ème siècle en Guadeloupe, en Martinique et en Guyane et de ce début du 21ème siècle.
Des mots qui seront rappelés lorsque le journal vivait une mutation de la dernière chance l'an dernier. Il s'agissait de tout faire pour le moderniser et le rendre viable. Les salariés s'y étaient investis parce qu'ils voulaient y croire. Aujourd'hui, ils sont tous désabusés.
Ce jeudi matin, le journal parle lui-même de ses dernières pages, les dernières de son histoire commencée en 1965 quand certains de ses 235 salariés répartis en Guadeloupe, Martinique et Guyane, n'étaient même pas encore nés. Mais des mots pour dire qu'ils veulent croire en un sursaut citoyen en Guadeloupe pour
le maintien et le développement de médias locaux ayant uniquement le souci d'une diffusion d'informations plurielles vérifiées et vérifiables"
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Les élus
* Dans un communiqué commun, Hélène Vainqueur-Christophe, Victoire Jasmin et Victorin Lurel estiment que cette affaire
« France Antilles, c'est un coup de Jarnac de l’Etat »
Ils précisent : "Une forme de cynisme et de forfaiture a donc fini par prévaloir autour de ce dossier pour aboutir à la liquidation de l’entreprise et faire table rase avant, probablement, de relancer un nouveau quotidien. Nous ne pouvons que déplorer une telle approche qui fait peu de cas de l’emploi et du destin des salariés"
* Pour sa part, la députée Justine Bénin a déclaré :
"C’est avec tristesse et gravité que j’apprends le placement en liquidation judiciaire du groupe France Antilles par le tribunal de commerce de Fort-de-France. Placé en redressement judiciaire il y a moins d’un an, le groupe de presse était confronté à des difficultés financières qui n’ont pas su être relevées, malgré l’accompagnement de l’Etat et les projets d’investissements privés.
Aujourd’hui, mes pensées et mon soutien vont aux personnels et aux journalistes de France Antilles. Il est absolument indispensable qu’un accompagnement humain et professionnel dans la durée leur soit offert pour surmonter cette épreuve."