Liste des fournitures scolaires en main, des parents font régulièrement la queue dans les enseignes spécialisées, pour obtenir les manuels scolaires et cahiers d’activités demandés par les écoles, collèges et lycées de Guadeloupe. Si ces ouvrages ne sont pas disponibles, ils en sont quittes pour revenir, parfois plusieurs fois, dans l’espoir que leur commande est arrivée.
Une fois de plus, en cette rentrée 2023, on constate que les délais de commande et d’acheminement des livres scolaires sont longs.
La principale raison est que les magasins proposant ces ouvrages se font de plus en plus rares, dans l’archipel. Le secteur du livre scolaire s’est sensiblement restreint, ces 2 dernières années.
Moins d’enseignes spécialisées dans les livres scolaires
S’il est relativement facile de trouver les livres de poche et romans dans toutes les librairies de Guadeloupe, les manuels et, surtout, les cahiers d’activités sont plus difficiles à dénicher. Les enseignes spécialisées sont moins nombreuses que les années précédentes, localement.
Pendant des années, trois entreprises se partageaient le gros de ce marché, dans l’archipel : la Librairie Générale, la Boutique de la Presse et la Librairie Antillaise devenue Cultura.
Mais il y a eu l’incendie du principal site de La Boutique de la Presse, à Jarry, le 25 avril dernier. Certes, cette entreprise avait abandonné le secteur du livre scolaire depuis 2021 mais, longtemps, nombre de professeurs et de parents d’élèves se référaient à elle.
Ensuite, les repreneurs de la Librairie Générale, la société Caribbean Culture House (CCH-NLG), ont fermé trois points de vente sur quatre : à Pointe-à-Pitre, Le Moule et Basse-Terre. Il reste celui de Jarry, mais les associés étant empêtrés dans une affaire judiciaire, les commandes sont au point mort.
Il reste donc principalement Cultura, aujourd’hui. Et elle se retrouve sursollicitée. Résultat : le volume d’activité de l’ancienne Librairie Antillaise a, en toute logique, augmenté : de 30 à 40%, par rapport à la même période l’année dernière. Quant aux commandes en ligne, il en tombe une toutes les 1'30'' depuis mi-août, nous assure un membre de la direction. Les personnels sont littéralement débordés. Internet reste le canal à privilégier, pour les commandes. Mais il faut compter 6 à 8 semaines de transport par bateau, de 15 à 18 jours par avion, avec un supplément de 2€90 par livre.
À noter tout de même que, face à la forte demande des parents d’élèves, l’enseigne iOburo, basée à Jarry, jusque-là spécialisée dans les fournitures scolaires et la papeterie, a lancé sa propre plateforme, l’an dernier. Elle peut centraliser les commandes individuelles. Mais, depuis le 1er août, iOburo ne garantit plus les délais de livraison.
Certaines autres petites librairies font bien dans le livre scolaire, mais elles sont peu nombreuses et ont peu de livres, n’ayant pas les mêmes capacités de stockage. Et, disons-le, les centrales de distribution préfèrent travailler avec les plus gros distributeurs de la place.
Des alternatives
Les parents qui ont tout le nécessaire sont les parents prévoyants ; ceux qui s’y sont pris très tôt, parfois dès le mois de juin, pour partir en quête des livres scolaires.
D’autres ne comptent pas sur les distributeurs locaux et se tournent vers les enseignes nationales, soit en commandant directement en ligne, soit en profitant de leurs congés dans l’Hexagone pour faire leurs achats, ou encore en mettant à profit la venue dans nos îles de proches venus d’Outre-Atlantique.
Enfin, quelques établissements fournissent les manuels aux élèves. Dans ce cas, ils se chargent des commandes et distribuent les livres aux élèves, à la rentrée. Il s’agit bien souvent de prêts ; les ouvrages sont récupérés à la fin de l’année, pour être réutilisés l’année suivante.
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