Lucette Michaux-Chevry, co-signataire de la "Déclaration de Basse-Terre"

Signature de la déclaration de Basse-Terre par les trois présidents de région, 01 décembre 1999
C'est le 1er décembre 1999 qu'avec Antoine Karam et Alfred Marie-Jeanne, elle participe à un acte majeur de la vie politique des "trois vieilles colonies" de l'Atlantique sud. Les trois Présidents de Région interpellent l'Etat pour la mise en œuvre d'une évolution institutionnelle.

L'instant est solennel. Ce 1er décembre 1999, après plusieurs heures de travaux qui leur auront permis d'arriver à s'exprimer d'une seule voix, Antoine Karam, Alfred Marie-Jeanne et Lucette Michaux-Chevry s'engagent ensemble dans la revendication d'une nouvelle forme de gouvernance pour ces régions. Bien qu'ils soient d'origines politiques différentes, ils ont la même aspiration pour la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane. Avec des objectifs concrets à mettre en oeuvre : 

Ce projet doit encourager la créativité et l'émergence d'activités productives afin de mettre un terme au développement d'une " société de consommation ".

Ce projet doit également rompre avec le cycle infernal de " l'emploi assisté " pour favoriser la création et le développement d'entreprises, orienter les jeunes vers les métiers à forte plus value, réaménager les formations vers les secteurs à forte potentialité.

Cela suppose aussi, un partenariat actif avec le secteur socioprofessionnel, qui doit participer à une nouvelle économie qui ne se réfère pas exclusivement à l'aide publique.

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l'intégralité de la déclaration de Basse-Terre

D'aucun voudrait situer l'engagement guadeloupéen de Lucette Michaux-Chevry dans cette période 1999/2003. En réalité, si elle quitte la gauche de l'échiquier politique guadeloupéen en 1980, c'est d'abord parce qu'elle rejette l'orientation autonomiste de la fédération guadeloupéenne du Parti Socialiste auquel elle était affiliée. 
Pour autant, son rapprochement avec la droite tient plus à son amitié naissante pour Jacques Chirac qu'à une réelle adhésion à une quelconque idéologie conservatrice.
La création de son mouvement politique "Objectif Guadeloupe" en est une preuve. Un mouvement où se retrouveront des élus de droite comme de gauche, leur leitmotiv étant la Guadeloupe.

Plus qu'une déclaration d'intention, une véritable orientation politique

C'est donc cet objectif qu'elle défend avec les deux autres Présidents de région dans la "Déclaration de Basse-Terre". Un acte politique qui sera à l'origine du référendum de 2003, de l'évolution institutionnelle mise en oeuvre dans les Îles du Nord, en Martinique et en Guyane. Un choix que ne fera pas la Guadeloupe, au grand dam de Lucette Michaux-Chevry. Un fait qui fera de Victorin Lurel son principal opposant sur la scène politique guadeloupéenne comme elle ne se sera jamais privée, de le lui souligner. 

Jusqu'au bout, elle aura porté ce même message politique et incarné cet espace politique en Guadeloupe entre les partisans du statu quo et les courants autonomistes ou indépendantistes, un espace largement partagé par la classe politique guadeloupéenne, avec des nuances selon les partis. Un message politique que les actuels Présidents de la Région et du Département résument ainsi : "la domiciliation du pouvoir local au sein de nos institutions".
 

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