Lutte contre la dengue : l’ARS lance l’Opération Toussaint 2023

Lutte contre la dengue : les points d'eau susceptibles de se trransformer en gites larvaires sont légion dans les cimetières. Nous devons tous contribuer à les éliminer.
La lutte contre la prolifération des moustiques, vecteurs de la dengue, est l’affaire de tous ! C’est aussi (d’autant plus) vrai durant les fêtes de la Toussaint, où les familles vont se rassembler dans les cimetières, pour illuminer et fleurir les tombes de leurs défunts. Dans ce contexte, tout ce qui est susceptible de retenir de l’eau et, donc devenir un gîte larvaire, doit être banni. Par ailleurs, il faut remplacer l’eau des vases par du sable humide. Les autres consignes sont à découvrir ci-après.

En cette période d’épidémie de dengue dans les Antilles françaises, renforcer la lutte contre les moustiques Aedes Aegypti, vecteurs de ce virus, est crucial ; d’autant plus en cette période de la Toussaint, où la population fleurit et illumine les tombes des défunts. Les cimetières peuvent vite devenir des sites de ponte de ces insectes qui n'ont besoin que d'un peu d’eau pour leurs œufs.

Les cimetières peuvent vite devenir des sites de ponte des moustiques, vecteures de la dengue. Ceux-ci n'ont besoin que d'un peu d’eau pour leurs œufs.

D’où la campagne de prévention à l’initiative de l’Agence régionale de santé (ARS) de Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy, baptisée "Opération Toussaint 2023" et lancée ce lundi 30 octobre 2023, au cimetière de Morne-à-l’Eau.

L'ARS a lancé l'Opération Toussaint 2023 au cimetière de Morne-à-l’Eau - 30/10/2023.

La Toussaint, période à haut risque

La Toussaint tombe en pleine période de pluies. C’est aussi une période de rassemblement au sein des cimetières. Il en faut donc peu pour le développement de gîtes larvaires et pour que ces sites se transforment en lieux de transmission du virus de la dengue.

À Morne-à-l’Eau, ce lundi, les agents du service de lutte anti-vectorielle de l’ARS ont donc exploré le cimetière communal. Sans surprise, ils ont décelé foule de lieux pouvant se transformer en lieux de ponte : des points où l’eau est susceptible de stagner (bougies, sculptures, vases et récipients divers, trous, toitures de caveau retenant la pluie...).

Les agents du service de lutte anti-vectorielle de l’ARS ont décelé foule de lieux pouvant se transformer en gites larvaires dans le cimetière de Morne-à-l'Eau - 30/10/2023.

Il appartient à tous, population et collectivités, "d’intégrer des mesures simples mais rigoureuses dans les pratiques cultuelles", explique l’ARS.

Il s’agit de :

  • Mettre à l’abri de la pluie les éléments d’ornementation ou de décoration funéraire, qui pourraient garder l’eau : vases à fleurs, lumignons... ;
  • De faire attention aux caveaux non achevés et aux vases scellés pouvant garder l’eau de pluie ;
  • Piquer les fleurs fraîches dans du sable mouillé.

Justement, la SADG (société antillaise de granulats) a fait don de 6 tonnes de sable aux communes qui ont transmis leur besoin.

Lutte contre la dengue : privilégier le sable pour planter les fleurs, directement sur les tombes ou dans les vases.

Des affiches ont été apposées dans les cimetières de l’archipel, pour rappeler les bons gestes à adopter. Des flyers seront aussi distribués.

Lutte contre la dengue : des flyers seront distribués aux usagers des cimetières, afin qu'ils s'approprient les bons gestes.

Les municipalités sont, par ailleurs, invitées à opérer un nettoyage rigoureux des cimetières, durant la semaine suivant la Toussaint : enlèvement des fleurs, renversement des vases, élimination des containers à bougies et de tous les autres réceptacles d’eau de pluie.

La lutte larvicide est le meilleur moyen de lutte contre le vecteur. Elle exige une mobilisation forte et constante de tous.

A VOIR AUSSI : Le reportage de Mickaël Bastide et Jean-Marie Mavounzy :

Dengue : les bons gestes de prévention au cimetière ©Mickaël Bastide et Jean-Marie Mavounzy - Guadeloupe La 1ère

L’épidémie de dengue en Guadeloupe

Depuis juillet 2023 (13 semaines), 9310 personnes ont contracté la dengue, en Guadeloupe.
Pas moins de 630 passages aux urgences ont été dénombrés. 25 cas graves sont à déplorer, dont 9 concernaient des enfants.
Par ailleurs, 6 décès directement imputables à la dengue ont été recensés, localement.

Aucune commune de l’archipel n’est épargnée mais, au regard des données des quatre dernières semaines, les nombres de cas cliniquement évocateurs de dengue sont plus élevés dans les communes de Capesterre de Marie-Galante et Petit-Bourg.