Il n'aura probablement aucun mal à se fondre dans sa nouvelle mission à la présidence de LADOM. Sa précédente mission l'avait conduit à se préoccuper de la promotion et de la valorisation des Outre-mer Français sur l’ensemble du territoire national et à l’étranger, dans les domaines économique, social, culturel et sportif,. Il devait aussi se soucier des difficultés spécifiques que rencontrent dans le territoire métropolitain les Français d’Outre-mer et de faciliter leurs relations avec leurs collectivités d’origine.
Désormais c'est à la tête d'un organisme qui a pour mission d'être au service des résidents d'Outre-mer pour leur permettre de réussir le défi que la mobilité peut-être pour beaucoup.
Loin de son ancêtre, le BUMIDOM et de l'ANT qui l'a précédé, LADOM se targue d'avoir pu en 2021 permettre à 1 529 demandeurs d’emploi de partir en formation en mobilité, accompagner 8634 étudiants des Outre-mer sur leur trajet aérien ou ferroviaire, permettre à 8 589 résidents de bénéficier d’un bon de voyage.
Mais LADOM veille aussi à avoir un politique de terrain. Ainsi, il y a quelques jours, l'Agence a signé avec la commune de Sainte-Rose une convention afin d'établir une véritable coopération avec les services municipaux pour faciliter l’accès à l’emploi des demandeurs d’emploi de cette commune.
Une agence en pleine restructuration depuis 2016
Ces perspectives prometteuses ne font pas oublier pour autant les difficultés traversées par l'agence durant ces dernières années.
Établissement Public Administratif (EPA) depuis le 1er janvier 2016, LADOM est placée sous la tutelle du ministère des Outre-mer et du ministère du Budget et bénéficie également du soutien financier de l’Union Européenne via le Fonds Social Européen (FSE) et du soutien des collectivités territoriales d’outre-mer (collectivités territoriales, conseils régionaux et conseil départemental pour Mayotte).
Il y a encore quatre ans, elle avait du mal à assumer ses missions "des difficultés administratives." Alerté, le Défenseur des droits avait alors estimé que
les difficultés récurrentes rencontrées par les réclamants pour tenter d’obtenir le versement de l’aide à la continuité territoriale lors de leurs déplacements entre l’Outre-Mer et la métropole constituent une défaillance des services de LADOM dans l’exercice de leurs missions et sont susceptibles de constituer une discrimination pour les Résidents de La Réunion par rapport aux autres ultramarins.
Le Défenseur des Droits, novembre 2018
Ministre des Outre-mer en 2019, Annick Girardin conclut même que :
Au cours de son histoire, LADOM a toujours démontré sa capacité à adapter son fonctionnement et ses interventions à l’évolution des besoins des outre-mer. L’Agence reste un outil utile à nos territoires.
Annick Girardin, ministre des outre-mer en 2019
Rappelons d'ailleurs que les conclusions de la Cour des comptes sur la gestion de LADOM entre les exercices 2011 et 2017 rendues en mars 2019 recommandaient
un rapprochement « plus large » avec Pôle emploi. La Cour mettait en évidence la situation financière « encore particulièrement fragile » de LADOM et les « risques d’isolement et de déclassement » que l’agence pourrait affronter.
Depuis, c'est dans cette optique que LADOM a accentué sa restructuration. Il reviendra donc au nouveau président qu'est Maël Disa de parachever cette évolution pour l'emmener à son terme.
Ingénieur chimiste de formation et entrepreneur dans plusieurs secteurs professionnels, l'homme s'est particulièrement engagé en faveur du Président de la République Emmanuel Macron.
D'ailleurs, les missions de LADOM et de la Délégation interministérielle pour l'égalité des chances des Français d'Outre-mer et la visibilité des Outre-mer sont désormais convergentes.
Autant d'éléments qui valent à Maël Disa d'avoir été préféré à d'autres, notamment à Justine Bénin, pour occuper ce poste à la tête de LADOM et mériter ainsi les très vives félicitations du président de la Région Guadeloupe, Ary Chalus.