Le Moulin de Bézard, situé sur le territoire de Capesterre de Marie-Galante, est l’un des derniers à avoir fonctionné. Sa tour est en pierres, surmontée d’une toiture en essentes, à savoir de petites planchettes de bois, taillées comme des ardoises.
Alors que le site est à l’abandon depuis une vingtaine d’année, un nouveau projet de restauration et d’activité a été élaboré, afin de le faire revivre. L’édifice, classé monument historiques depuis 1979, sera au centre du « complexe agro-touristique de Bézard », avec une production de sucre et de rhum biologiques.
C’est le résultat d’un appel à projets, lancé par la commune, propriétaire du site.
Baptisé « Belle île en sucre », le projet, qui a été présenté samedi 30 juillet 2022, prévoit un investissement de 7 millions d’euros et la création de 23 emplois.
Un Moulin aux multiples vies
Vestige d’une ancienne habitation sucrière du XIXème siècle, le Moulin à vent de Bézard avait fait l’objet, en 1994, d’une première restauration, dans le cadre d’un chantier-école. Le site était alors devenu une attraction touristique majeure pour l’île de Marie-Galante.
Mais, depuis le début des années 2000, il n’est plus ni exploité, ni entretenu.
D’où la volonté de la municipalité de valoriser à nouveau cet espace, « témoin du passé », en l’ouvrant sur l’avenir.
Un Complexe agro-touristique
Après deux appels à projets infructueux, le dernier, lancé en juin, a permis de retenir une offre « audacieuse et ambitieuse ».
Dans le cahier des charges, la volonté plurielle de présenter l’histoire du site, d’animer les lieux et ses environs par des activités en lien avec le patrimoine (culturelles, gastronomiques et artisanales) et d’accueillir des produits locaux était forte.
L’idée retenue, sur les cinq présentées, émane de trois entrepreneurs « amoureux de Marie-Galante » : Jean-Claude Pierrot, Patrick Doquin et Rudy Marechaux.
Ils qui ont créé la SAS B.I.S. (pour « Belle île en Sucre ») et proposent un chantier en deux étapes.
La première, qui doit démarrer en décembre, sera la restauration du moulin (les ailes et la bâtière du toit) et de la placette agri-culturelle, où demeurent les structures des cases en golettes issues de la précédente rénovation. L’espace, qui sera livré fin 2023, accueillera 10 boutiques de vente de produits agro-transformés et artisanaux.
La seconde étape sera la construction d’une unité agro-industrielle, avec une sucrotte, pour montrer comment se fabriquait le sucre à l’époque des moulins à vent. Il est aussi question de la création d’une petite unité sucrière, pour des produits de niche (divers sucres de bouche aromatisés) et, à côté, d’une mini-distillerie pour du rhum premium.
Du sucre et du rhum à haute valeur ajoutée en seront alors issus, puisqu’ils seront certifiés bio.
A terme, cela devrait impliquer 100 à 150 hectares de canne cultivée, selon le cahier des charges de l’agriculture biologique. Les négociations sont engagées avec les planteurs potentiellement intéressés.
Les travaux de cette unité agro-industrielle devraient démarrer au 1er trimestre 2023, pour une livraison fin 2024.
Par ailleurs, le projet, qui sera financé en partie par des fonds européens, prévoit également un agora, espace culturel qui accueillera notamment des animations musicales, autour des « vendredis de Bézard ».