Ce mardi 21 juin 2022, c’est la première fois que Marie-Luce Penchard prend la parole, depuis qu’elle a décidé de ne pas participer au second tour des législatives, dans la 4ème circonscription, malgré sa qualification.
Le 14 juin dernier, la vice-présidente de la Région Guadeloupe n’avait d’ailleurs annoncé sa défection et expliqué son choix que par communiqué.
Pour ceux qui y verraient un manque de courage et un aveu de faiblesse, je dis en toute humilité que c’est, au contraire, une preuve de maturité politique et de réalisme dans ce monde où règne trop de faux semblants, d’insincérité, de calculs personnels au détriment, bien souvent, de l’intérêt général. A vouloir persister ainsi, nous participons à aggraver cette rupture de confiance entre le citoyen et la politique, en renforçant les rangs des abstentionnistes.
Marie-Luce Penchard
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Pour rappel, au premier tour de scrutin, le 11 juin, la candidate était arrivée deuxième, avec presque moitié moins de voix que son adversaire, soit 3154 voix, contre 6126 votes en faveur d’Elie Califer.
Sans surprise, ce dernier, seul en lice au second tour, a remporté l’élection. Une victoire que l’ancien maire de Basse-Terre s’est bien gardé de commenter.
Des « soutiens » qui auraient omis de faire campagne
Non, il n’est point question, pour l’ancienne ministre des Outre-mer, de mettre un terme à sa carrière politique. Marie-Luce Penchard dit vouloir continuer à travailler au service les Guadeloupéens.
En revanche, elle compte bien faire entendre son point de vue et ses désaccords, chaque fois que nécessaire, au sein de ses alliés.
Par-dessus tout, elle entend se faire respecter.
Or, durant la campagne pour les Législatives, elle estime que ses « soutiens » n’ont pas joué franc jeu et n’étaient pas à ses côtés comme ils l’auraient dû.
Par ailleurs, elle pense avoir payé sa prétendue proximité avec le parti présidentiel, en ces temps de fronde, sans jamais s’être positionnée en faveur d’Emmanuel Macron. Au contraire, elle a réaffirmé qu’elle envisageait de siéger au sein du groupe Outre-mer... dont on ne sait toujours pas s’il sera effectivement créé.
Marie-Luce Penchard était l’invitée de Christelle Théophile, dans le journal télévisuel de 19h30, sur Guadeloupe La 1ère, mardi 21 juin :
Une femme politique au parcours singulier
Marie-Luce Penchard est née à Gourbeyre et a suivi sa scolarité dans le chef-lieu, Basse-Terre.
C’est au sein de l’Université des Antilles et de la Guyane qu’elle a obtenu sa maîtrise de sciences économiques, en 1980.
Elle est la fille de Lucette Michaux-Chevry, surnommée « Gran Madanm la » en Guadeloupe, personnalité politique la plus emblématique de l’archipel, ayant assumé foule de mandats locaux, parlementaires et gouvernementaux.
- Cadre administratif
Marie-Luce Penchard a occupé plusieurs postes administratifs, en Guadeloupe : attachée à l’Office départemental du Tourisme, adjoint au chef du service foncier de la société d'équipement, ou encore chef du bureau des affaires européennes du Conseil général de Guadeloupe.
Sa carrière s’est poursuivie dans l’Hexagone, dès 1991, où elle occupe des postes à responsabilité, notamment au Conseil général de l’Essonne, puis au Conseil général des Yvelines, où elle est restée jusqu’en 2007.
- Carrière politique
Jusque-là, il n’était pas question d’une carrière politique.
Le virus de la politique arrive cette année 2007. Marie-Luce Penchard rejoint alors l’Elysée, en tant que chargée de mission, puis conseillère technique chargée de l’Outre-mer.
Tête de liste UMP aux Européennes dans la circonscription Outre-mer, en 2009, elle est vaincue par le socialiste lui aussi Guadeloupéen, Patrice Tirolien.
Le 23 juin 2009, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, François Fillon la nomme secrétaire d’Etat à l’Outre-mer ; ce, jusqu’en 2012.
Entre temps, elle est élue conseillère régionale sur la liste de droite, conduite par Blaise Aldo.
Réélue, elle occupe, depuis 2015, le poste de vice-présidente aux côtés d’Ary Chalus.
Elle est également présidente du directoire du Grand port maritime de la Guadeloupe.
En 2014, conseillère municipale, elle hérite du fauteuil de maire de Basse-Terre, après la démission de sa mère. Un poste qu’elle perd en 2020, face au socialiste André Atallah.