Médélice Baptista venait de fêter ses 100 ans en juillet dernier. Celle qui deviendra à 76 ans la Reine du Bèlè s'en est allée. "Médé" comme elle était affectueusement nommée, a vécu la vie laborieuse des siens, paysans guadeloupéens. Dans les plantations, elle accompagnait leurs durs efforts à tous de ce chant de courage et d’entraide, faisant presque oublier la dureté du quotidien. Elle était très appréciée, au point de chanter en public. Sa notoriété ne dépassait pas alors Vieux-Habitants et ses environs.
Entre 1993 et 1994, alors que la Route du Rhum bat son plein dans le chef-lieu, elle est invitée à monter sur scène inopinément. Elle sera repérée par l’un des maestro de la culture guadeloupéenne : Alex Nabis. Cet homme va entreprendre, de ressusciter la tradition locale du « Nwél Kakado », avec l’irremplaçable Médé, qui entraîne d’autres femmes avec elle. Ce qui aboutira plus tard à des enregistrements et des concerts à Pointe-à-Pitre, Fort-de-France et à Paris.
Alex Nabis, ancien consultant pour la valorisation du patrimoine
Le bélè qu'elle a su si bien porter fait écho à sa vie de femme "Poto Mitan", une femme respectée, une artiste adulée, une mère vénérée. D'ailleurs, un hommage vibrant lui avait été fait en juillet dernier à l'occasion de ses 100 ans.
La médiathèque de Vieux-Habitants qui porte son nom est le témoignage de l’importance de son existence et l’inscrit parmi ceux qui ont marqué l’histoire de sa commune natale.