Mémorial national de l’esclavage au jardin des Tuileries à Paris : l'appel à candidatures annulé

Le processus du choix des artistes pour la création d'un mémorial national de l’esclavage au jardin des Tuileries à Paris s’est grippé. En cause :  l’inscription des 200 000 noms d’esclaves affranchis qui n’était pas suffisamment prise en compte.

L’appel à candidatures pour la création d’un mémorial national de l’esclavage au jardin des Tuileries à Paris a été annulé lundi 8 mars 2021. Plusieurs associations s’opposaient aux projets proposés par les artistes sélectionnés par le ministère de la Culture.

Au cœur de la polémique : l’inscription des 200 000 noms d’esclaves affranchis qui n’était pas suffisamment pris en compte par les artistes. Un élément du cahier des charges pourtant essentiel pour Emmanuel Gordien du Comité Marche 98.

Le militant s’est donc dit satisfait de la décision prise par l’Elysée et attend désormais un geste fort de la part du président de la République.

Le moins que l'on puisse faire c'est d'écrire les noms puisque nous les avons tous retrouvés par un travail acharné et titanesque des militants de mon association. Je ne comprends pas que l'on puisse sélectionner des artistes qui n'ont pas pris en compte cette donnée majeure. Et pour moi c'est une bonne chose que le président ait bloqué tout cela.

Emmanuel Gordien, président du comité Marche 98

Gaëlle Choisne, plasticienne franco-haïtienne

Gaëlle Choisne, plasticienne franco-haïtienne, faisait partie des cinq finalistes pour ce projet de mémorial. Elle avait imaginé un dispositif original tout en affichant sa volonté de bien prendre en compte le cahier des charges.

J'avais proposé une manière d'inclure certains noms. Pas 200 000 mais avec une installation sonore. Je travaille en ce moment avec une association qui apprend le français à des demandeurs d'asile. Donc l'idée était de les faire collaborer et de leur proposer de dire les noms.

Gaëlle Choisne, plasticienne franco-haïtienne

 

Les artistes ne sont pas hors course mais le projet doit être remis à plat, affirmait l'Elysée, il y a quelques jours au journal Le Monde. En attendant, Emmanuel Gordien a une autre date en tête, le 23 mai, date à laquelle il attend une déclaration forte d'Emmanuel Macron. 

Que la France dise voilà "je mets à l'honneur ces personnes que la France a considéré comme esclaves malgré la déclaration que nous avions édictée et votée"

Emmanuel Gordien, président du comité Marche 98

 

L'appel à candidatures pour le mémorial dédié aux victimes de l'esclavage devrait bientôt être relancée.